Guy Georges, Bodein, Fourniret, Bonnal, Gateau, Trémeau, Cayez … A chaque fois qu’un criminel dangereux, déjà plusieurs fois condamnés pour des actes odieux, récidive, les Français s’interrogent sur la manière dont notre justice les protège contre ces personnages violents et totalement incontrôlables.
La classe politique fait son show habituel. A droite, les Ministres se jettent dans une surenchère à vocation purement médiatique, multipliant les déclarations d’autant plus fracassantes qu’elles ne seront jamais traduites dans les faits. A gauche, toujours persuadés en leur for intérieur que l’insécurité n’est que le fantasme d’un peuple français en proie à la paranoïa et à la xénophobie, Hollande et consorts critiquent les auteurs de ces déclarations faute d’avoir réellement quelque chose à dire sur leur contenu.
Il faut être franc : aucun système judiciaire ne peut garantir un risque zéro de récidive. Mais il faut aussi être lucide : au delà d’une réelle insuffisance de moyens matériels et humains, la justice française souffre de laxisme et d’une idéologie malsaine. Laxisme des lois, qui favorisent l’impunité, idéologie des magistrats, généralement plus portés à la compassion envers les crapules qu’envers leurs victimes.
Il est grand temps que ces dernières, comme la protection de la société toute entière, deviennent la préoccupation centrale de notre système judiciaire. Quoi qu’en disent certains, la première des préventions est la répression, quant elle est réellement dissuasive, c’est à dire sévère. La justice consiste à garantir que la sanction soit prononcée rapidement et effectuée en totalité. Cela n’empêche pas les mesures d’accompagnement psychologique ou social visant à la réinsertion du criminel, mais celles-ci doivent être un complément, et non un substitut, à la sanction.
La meilleure manière d’empêcher un assassin ou un violeur de commettre de nouveaux crimes, c’est de l’exclure de la société dont il a renié les lois les plus fondamentales, à savoir le respect de la personne. Dans les cas les plus extrêmes, cela peut vouloir dire l’exclusion définitive par l’application de la peine de mort, qu’il faut rétablir, comme l’autorise la Convention européenne des droits de l’homme elle-même. Car contrairement à ce que les abolitionnistes de tous bords avaient promis en 1981, les longues peines, rarement prononcées, jamais appliquées, n’ont pas les mêmes vertus.