Selon M. Portas, l’immigration est une fin en soi, n’ayant plus aucun fondement de type économique ou social. La croyance dans ses infinis bienfaits revêt un caractère quasi religieux. C’est sans doute pour cela qu’il préconise que non seulement on entretienne, dans les populations immigrées ou issues de l’immigration, jusqu’à la troisième génération au moins, l’enseignement de la langue et de la culture d’origine, mais aussi que l’on étende cet enseignement aux populations autochtones, dans un grand brassage multiculturel visant à créer, je cite, «un patrimoine cosmopolite commun».
M. Portas ne propose rien moins qu’une intégration fictive des immigrés par la désintégration de la société d’accueil, la déculturation à la fois des populations européennes et immigrées.
En refusant d’imposer leurs valeurs, leurs normes, leurs langues et leur culture sur leur propre territoire, les pays européens contribuent depuis des décennies à la communautarisation de la société, et créent les conditions d’affrontements inter-ethniques et inter-culturels, qui ont déjà lieu dans plusieurs pays.
À l’heure où les enclaves espagnoles de Ceuta et Melllila doivent faire face aux assauts de milliers de candidats à l’émigration, où la pression migratoire se fait plus forte alors que nos pays sont déjà saturés, ce rapport n’est pas seulement absurde. Il est une agression contre notre identité.