Monsieur le Président, je parlerai du même sujet que notre collègue Sifunakis tout à l’heure, mais de façon un peu différente. Nous n’avons pas forcément la même vision des événements de France, mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’il ne soit pas possible d’en parler dans ce Parlement. Si ces événements se produisaient en Amérique latine, en Afrique ou en Asie, on rédigerait des résolutions les concernant. Or, depuis le début de ces événements, ce sont neuf mille incendies volontaires, ce sont des autobus qui sont brûlés, ainsi que des dépôts de bus, des collèges, des crèches, des écoles maternelles, des bibliothèques, des centres sportifs, des maisons de jeunes, des dispensaires, des centres sociaux et même des églises. Ce sont les policiers qui sont attaqués, mais aussi les pompiers qui risquent leur vie, les conducteurs de bus, les conducteurs de métro, sans parler de ces deux morts innocents, des Français respectables qui ont été lynchés sous les yeux de leur famille. Et le Parlement européen refuse que l’on en parle.
Jamais on n’a vu une telle omerta dans une assemblée qui se dit une Assemblée parlementaire et où des points de vue, quand bien même différents, quand bien même contradictoires, doivent pouvoir s’exprimer librement, comme ils s’expriment au sujet d’autres États de par le monde.