Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, dit le dicton. Aucune méthode, aussi vile soit-elle, n’aura été épargnée pour m’empêcher de continuer mon enseignement à l’université de Lyon III. Entre Kafka et Staline, l’audience et le jugement rendu le 22 mai dernier par le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), n’a hésité devant rien.
Tribunal politique
Simple instance disciplinaire, il n’a pas hésité à ignorer totalement l’ordonnance de non-lieu prise en ma faveur en mars dernier. Chargé de juger du comportement des universitaires dans l’exercice de leur fonction, il a jugé sans état d’âme de l’activité de l’homme politique et de l’élu que je suis, qui s’est déroulée dans un cadre totalement étranger à l’université. Composé de syndicalistes élus, il s’est érigé en véritable tribunal politique. Il a méconnu les droits de la défense en récusant deux des trois témoins que j’avais fait citer et en ignorant les multiples témoignages favorables, dont celui de l’ancien Président de l’Université, qui faisaient état de la parfaite neutralité politique à laquelle je me suis tenu dans mon enseignement, pendant toute ma carrière. Sourd aux évolutions du monde dont il prétend régler les mœurs, il n’a tenu aucun compte de cette pétition signée désormais par des centaines d’historiens de tous pays qui réclament la liberté de la recherche historique, c’est-à-dire exactement les propos qui me sont aujourd’hui reprochés. Il a au contraire pieusement accueilli le “témoignage” hostile de deux historiens, l’un de l’urbanisme au XIXe siècle, l’autre d’histoire religieuse au XVIIIe, qui ne m’avaient jamais vu… et dont la seule “qualité” à témoigner consistait dans le fait d’avoir rédigé contre moi un communiqué partisan.
La trompe du mammouth
Il est vrai que plusieurs adversaires animés d’une haine tenace s’étaient déchaînés pour demander ma tête. Ils l’ont eue, soutenus par le Système. Le recteur Morvan, nouveau croisé de la pensée inique, a eu son heure de gloire. Son destin est accompli. Voire ! Car le combat n’est pas terminé. Ni sur le plan académique, ni sur le plan politique. Le système éducatif français marxisé, syndicalisé, nivelé par le bas, a besoin d’un grand vent de liberté et de réformes. De celles que nous proposons et que nous appliquerons quand nous serons au pouvoir et que le ministre de l’Éducation nationale que je serai peut-être (?) devenu, sera chargé d’appliquer. Ah ! Souffler dans la trompe du mammouth ce vent de liberté et remettre à sa juste place le pourfendeur d’aurochs ! Vivement 2007 !