Une brève publiée dans Le Figaro-Magazine révèle clairement, c’est une première dans cet organe phare de la « presse bourgeoise », que l’opération de séduction lancée par le MPF en direction de la droite nationale, sur le thème « nous avons rompu avec le système », n’est qu’une vaste escroquerie. Ainsi, on apprend que la direction de l’UMP aurait été « contrariée » par l’initiative d’un membre du bureau exécutif du Parti radical valoisien, Mourad Ghazli. Avec un certain bon sens et/ou une certaine dose de naïveté, M. Ghazli a demandé qu’un candidat UMP soit aligné face à Philippe de Villiers en Vendée lors des prochaines législatives. Au vu des attaques tonitruantes du président du MPF contre la politique du parti sarkozyste cette demande apparaît somme toute assez logique. Mais M. Ghazli s’est fait opposer une fin de non recevoir qui claque comme un aveu de la collusion entre le poisson pilote MPF et les requins de l’UMP. Embarrassé, c’est Manuel Aeschlimann, « conseiller politique de Nicolas Sarkozy », qui s’est chargé d’une réponse alambiquée : « cette revendication (de M. Ghazli) nous pose problème (sic), mais je crois qu’elle n’aura pas de suite, les élus et militants locaux du MPF ne sont pas aussi caricaturaux que leur mentor », a-t-il déclaré. Un Aeschlimann qui fait mine de ne pas saisir la question posée puisque la « revendication » de M. Ghazli ne consistait pas à opposer un candidat UMP face à un anonyme du MPF mais contre Philippe de Villiers lui-même. Ce traitement de faveur attribué au vicomte, qui doit sa présidence du Conseil général de Vendée à la majorité UMP, en dit long sur l’indépendance d’un homme qui, non content d’avoir toujours apporté ses voix à la droite courbe euromondialiste, est ainsi récompensé à l’avance pour sa tentative – plutôt foireuse si l’on en juge par les enquêtes d’opinion qui se succèdent – de minorer le score du candidat Le Pen en 2007.