Confortant la prévision de Jean-Marie Le Pen, lequel avait déjà prédit l’ascension de Ségolène Royal, c’est au tour de Lionel Jospin de faire son grand retour sur le devant de la scène dans la perspective de 2007. Et Jacques Chirac a laissé comprendre de son côté qu’il fallait aussi toujours compter avec lui puisque en moins d’une semaine Supermenteur a été vu et entendu le 25 juin à Verdun, le 26 juin sur France 2 face à Arlette Chabot et enfin le 29 juin à Tours (voir plus haut). Dans son journal en ligne L’insolent, Jean-Gilles Malliarakis revient sur la prose chiraquienne telle qu’elle a été exposée au bon peuple au cours des différentes interventions précitées (voir notamment FDA Quotidien du 27/06/2006) et analyse remarquablement la nocivité de la « pensée » chiraquienne, notamment sur un point fondamental, son « populationnisme immigrationniste mégalomaniaque. » Une « obsession mégalomaniaque qui se retrouve hélas dans toutes sortes de choix technocratiques concrets, et « s’exprime à l’envi dans le livre de Michel Debré Au Service de la nation » . Un « ouvrage publié en 1963, qui était le livre favori de M. Chirac. Or l’idée la plus pernicieuse de ce livre, c’était d’aboutir à une France de 100 millions d’habitants », texte dans lequel M. Debré affirmait que « si nous n’y parvenons pas par la natalité, nous y parviendrons par l’immigration » (…) « .Le schéma populationniste ne pouvant plus se situer, aujourd’hui, dans un processus nataliste, il fallait bien se rabattre sur (…) le recours massif à l’immigration », relève M. Malliarakis. « Or, pour en arriver à cela (…) il faut éliminer, au sein de la droite principalement, toute forme de réticence à cette entrée de populations , de plus en plus nombreuses, et dont le projet d’assimilation devient de plus en plus problématique, au point de se voir préférer le terme d’intégration. Probablement aussi faudra-t-il marquer de diverses manières, et sans retour, qu’on a désormais renoncé à la voie nataliste et à toute politique familiale authentique». Et de ce point de vue, note M. Malliarakis, le discours prononcé à Verdun est emblématique. « Ne nous y trompons pas », observe Jean-Gilles Malliarakis, lorsque Chirac « fait l’apologie des troupes coloniales d’hier l’actuel chef de l’État ne s’adresse ni aux anciens combattants, ni à tous ceux qui ont souhaité demeurer français, il s’adresse à ceux qui précisément ne veulent pas être français, et à ceux qui voudraient nous faire croire que la France n’aurait jamais connu ni routes, ni sportifs, ni soldats, sans l’apport de l’Outremer puis de l’immigration ».