Tournois de Tennis, coupe du monde de football, Tour de France, grands prix de Formule 1… depuis des semaines l’actualité abonde en manifestations sportives de toutes sortes. Ce sont des distractions sympathiques, à condition toutefois qu’elles soient sans violences, externes (hooliganisme) ou internes (puisque ce phénomène touche désormais l’intérieur des stades, voire les joueurs), sans trucage (dont l’Italie n’a pas le monopole si l’on se souvient de l’affligeante affaire OM-Valenciennes) et sans dopage (cf. le triste départ de la Grande Boucle qui a vu l’interdiction de participation des principaux favoris). Et surtout à condition qu’elles ne monopolisent pas l’attention des médias, et donc celle des Français, au détriment d’une véritable information.
Car on ne peut s’empêcher de penser qu’une telle sur-médiatisation des événements sportifs, quels qu’ils soient, n’a pas pour unique but de distraire le public mais vise surtout à l’endormir. Ce qui, au passage, arrange la classe politique. Tandis que tous les yeux étaient braqués sur les stades de Berlin ou de Stuttgart, Nicolas Sarkozy a inauguré une nouvelle pompe aspirante pour l’immigration illégale : la garantie de régularisation des clandestins ayant des enfants scolarisés. Des islamistes vraisemblablement soutenus par le Pakistan ont commis des attentats meurtriers à Bombay. Or l’Inde et le Pakistan sont des puissances nucléaires et la tension qui existe entre les deux pays pourrait un jour dégénérer gravement. La Corée du Nord, qui possède également l’arme nucléaire, vient de démontrer qu’elle avait la capacité de porter le feu dévastateur au Japon, à défaut de posséder les missiles intercontinentaux qui lui permettraient d’atteindre les Etats-Unis. La guerre ravage à nouveau le Liban, où Israël a entrepris de détruire toutes les infrastructures, stratégiques ou civiles, sous le prétexte d’éradiquer le Hezbollah du sud du pays. Les risques d’extension de la crise à l’ensemble de la région – y compris une intervention américaine en Syrie ou en Iran – font plonger les bourses de valeurs et flamber les prix du pétrole. On se rapproche du seuil fatidique de 100 dollars le baril qui, selon les experts, plongerait les pays industrialisés dans une grave récession.
Les Français en vacances ou sur le point de l’être n’ont pas forcément envie d’entendre de mauvaises nouvelles, surtout si elles ne les concernent pas directement. Est-ce une raison pour les leur masquer ou les noyer dans une information sportive (ou météorologique, d’ailleurs) surabondante ? Le retour aux réalités n’en sera que plus dur, les conséquences économiques des crises politiques actuelles ne pouvant manquer de toucher la France d’autant plus sévèrement que notre pays ne va pas bien.
Il est temps que les médias traitent les Français comme des adultes.