Après la reconnaissance du génocide arménien par une loi du 29 janvier 2001, qui avait déjà provoqué un boycott des entreprises françaises en Turquie, une nouvelle proposition de loi émanant des rangs du PS et dont le rapporteur est Christophe Masse, « prévoit d’instituer les mêmes peines pour la négation du génocide arménien que celles instituées en 1990 par la loi Gayssot pour la négation du génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale », rapporte Le Figaro du 12 octobre. Soit « jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende ». Relevons que cette initiative ne soulève pas l’enthousiasme généralisé au sein même du PS et qu’un Jack Lang, qui n’avait pas fait preuve de la même honnêteté intellectuelle lors du vote de la loi Fabius-Gayssot, a estimé que la proposition de loi socialiste va « à l’encontre de la liberté d’expression ». Jean-Marie Le Pen a réagi mercredi à cette volonté de faire voter « une loi Gayssot-bis ». « Après les propos du président de la République qui avait dit que ce n’est pas à la loi de faire l’histoire, en accord avec le bon sens et avec les historiens, quelles que soient leurs opinions politiques, on pouvait penser que c’en était fini des lois totalitaires imposant une histoire officielle ». « Prétendant rendre une telle loi raisonnable, Patrick Devedjian ajoute le scandale au scandale, avec un amendement selon lequel l’interdiction de la contestation ne s’appliquerait pas aux recherches universitaires ou scientifiques. Il y aurait ainsi deux catégories de citoyens. Le professeur qui peut dire ce qu’il veut, et Glandu qui serait traîné en justice s’il répète ce qu’a dit le professeur. C’est une nouvelle étape dans le démantèlement de l’Etat de droit », a relevé Jean-Marie Le Pen. L’association Liberté pour l’histoire présidée par René Rémond et « qui regroupe 600 enseignants et chercheurs », souligne Le Figaro, s’est dite « profondément choquée » par l’initiative des députés PS, laquelle « constitue une nouvelle intervention politique dans l’appréciation des événements du passé, et place les enseignants sous surveillance ».