France 2 a diffusé mardi soir le second et dernier volet du documentaire réalisé par Patrick Rotman sur Jacques Chirac, soit l’exposition de ce que chacun savait déjà : le portrait d’un jouisseur aux mains sales, d’une girouette sans conviction attachée à la conquête du pouvoir pour le pouvoir, qui n’a jamais aimé la droite, même s’il n’avait pas une tête de politicien de gauche comme il le notait lui-même. L’Histoire retiendra que sous son règne, à Matignon comme à l’Elysée, la France a décliné, menacée dans son existence même, diluée par le haut dans le magma euromondialiste, par le bas dans l’immigration de peuplement. L’embarras des témoins dits de « droite », interrogés par M. Rotman – MM. Probst, Barre, Pasqua, Toubon, Sarkozy, Séguin, Guéna… – à citer une seule réalisation, un seul acte politique majeur de Chirac en quarante ans de carrière politique au sommet – à part peut-être son opposition à la deuxième guerre d’Irak – était à cet égard révélateur de l’inanité du personnage. Il y a cependant quelques constantes chez Chirac, pointées par le vieillissant clone de Harry Potter, François Baroin, invité en compagnie de quelques autres sur le plateau d’Yves Calvi pour commenter la diffusion de ce reportage. Au nombre de celles-ci, on retrouve sa haine du FN, son masochisme anti-national qui s’est si bien manifesté par ses repentances à répétition, son tiers-mondisme qui en est le pendant, son amour des Arts dits « premiers » qui en est le prolongement, matérialisé par la création quai Branly du musée du même nom. Au détour de ce portrait de M. Rotman, on entend encore Chirac dire qu’il a gardé les mêmes idées que lorsqu’il avait 20 ans, c’est-à-dire l’époque où il vendait l’Humanité et signait l’appel soviétique de Stockholm. Tout est dit : au fond, hélas, Chirac n’a jamais changé et c’est bien là le drame.