Nous y sommes habitués depuis 2002, dans l’art du mensonge et de l’esbroufe, ce gouvernement UMP se hisse sans peine à la hauteur de ses prédécesseurs socialistes. Comme le notait Jean-Marie Le Pen réagissant en début de semaine à l’annonce chiraquienne de la baisse du nombre des demandeurs d’emploi, « dans l’état où se trouve la France, quand le chômage baisse dans les chiffres de l’ANPE, c’est que le mensonge augmente », « surtout en période électorale ». Le candidat à la présidence de la République a en effet relevé ce que tous les économistes un peu sérieux constatent, à savoir que cette baisse artificielle « combine l’atonie démographique, qui entraîne moins d’arrivées sur le marché du travail, un retour massif des pratiques socialistes de l’emploi aidé, et des radiations toujours plus nombreuses des fichiers de l’ANPE ». Mensonge encore lorsque le ministre de l’Intérieur affirme qu’il n’y a pas de « zones de non droit » en France. On le sait, M. Sarkozy a l’art de se mettre médiatiquement en avant, comme il l’a fait une nouvelle fois en allant mercredi au chevet de l’étudiante brûlée vive dans un bus à Marseille et en conviant les caméras pour assister à l’interpellation des jeunes auteurs présumés de cet acte barbare. Mais dans les faits, le ministre-président de l’UMP qui gère le développement de la délinquance ne possède pas les outils pour vraiment l’enrayer. Exemple significatif, Le Parisien relevait jeudi que les gendarmes de Grenoble – au terme d’une longue enquête – « n’ont pas pu perquisitionner, à Roubaix, le domicile d’un trafiquant d’héroïne », tout simplement parce que « le préfet du Nord a donné ordre de ne pas intervenir dans le quartier jugé sensible, à l’approche de la date anniversaire des émeutes » ! Pourtant, relève le quotidien, « la justice ne [pouvait] pas se contenter d’envoyer le passeur de drogue en prison sans chercher à en savoir davantage. D’où l’enquête et la nécessité de réaliser cette fouille au domicile roubaisien du trafiquant ».