En février dernier, le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, avait créé l’émoi en s’en prenant violemment aux Harkis qui avaient participé à un rassemblement organisé par des députés UMP à la mémoire de Jacques Roseau. « Allez donc rejoindre vos frères gaullistes qui ont laissé massacrer les vôtres, qui ont été égorgés comme des porcs. Allez leur lécher les bottes », avait éructé M. Frêche, qualifiant encore les Harkis de « cocus » et de « sous-hommes ». Si les « grands ancêtres » du parti sarkozyste ont, il est vrai, livré aux bourreaux du FLN 150 000 supplétifs de l’armée française, M. Frêche s’était mollement excusé par la suite. La direction du PS, dont les amis politiques portaient les valises des égorgeurs du FLN, s’était contentée d’une indignation de principe et M. Frêche s’en était tiré avec sa suspension de la direction du PS. Comme l’avait noté alors le Secrétaire général du Front National, Louis Aliot, « on imagine le tollé général, avec manifestations et persécutions à la clef, qu’auraient suscitées de tels propos s’ils avaient été tenus par Jean-Marie Le Pen » (FDA Quotidien du 16/02/2006). Le 16 novembre, une nouvelle affaire Frêche a éclaté avec la publication dans le Midi Libre de remarques qu’aurait tenues Georges Frêche sur l’équipe de France de football : « Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais, là, s’il y en a autant, c’est parce que les blancs sont nuls. J’ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine. ». Jacques Chirac et ses amis de la Licra, le Mrap, le ministre des sports Jean-François Lamour, les « éléphants » François Hollande, Bertrand Delanoë, Claude Bartolone ou encore Jean-Luc Mélanchon ont crié au racisme, évoquant de grosses sanctions, son exclusion du PS, voire la traduction du « déviant » devant la justice. Jean-Marie Le Pen a relevé, le 16 novembre, la dimension de « racisme anti-blanc » de la déclaration de M. Frêche, qui n’est pas celle qui émeut les personnes et les associations précitées. Il s’est aussi étonné lundi sur RMC de « l’importance » donnée aux propos de ce socialiste sur la couleur de peau des joueurs de l’équipe de France de football. « Georges Frêche est une personnalité un peu pittoresque, un peu farfelue », a-t-il observé, et « il fait des déclarations souvent à contre-courant de l’opinion. […] On donne de l’importance à ses déclarations et la pensée unique est à l’affût de savoir s’il a franchi la ligne jaune ». « Moi, je suis pour la liberté d’opinion. Les gens assument leurs responsabilités. Je laisse à M. Frêche la responsabilité de ses dires, cela ne vaut pas plus que cela », a-t-il conclu.