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Empêchons « un recul de civilisation »

Aussi Jean-Marie Le Pen a informé les journalistes qu’il avait fait remettre une lettre à Dominique de Villepin la semaine dernière sur le problème posé par cette publicité des parrainages – lettre jusqu’à présent restée sans réponse… Envoi d’un courrier d’autant plus cohérent que « le Premier ministre lui-même a répété, il y a peu, que tout le monde devait pouvoir s’exprimer et voter pour le candidat de son choix à l’occasion de l’élection présidentielle ». Dans son courrier qu’il a lu in extenso, le candidat a rappelé à M. de Villepin les menaces que ladite publicité des parrainages entraîne « sur les petits élus signataires ». « Le Conseil constitutionnel lui-même a initié certaines manipulations en 1988, en affichant, en toute illégalité, la liste intégrale des parrains de chaque candidat pendant deux jours, sur la façade de son bâtiment ». Une publicité contraire à l’article 3 de notre Constitution et qui « établit une inégalité anti-républicaine ». « En effet, les candidats des formations qui, en raison de modes de scrutin arbitraires, ne disposent pas d’élus, doivent se lancer dans une recherche épuisante et coûteuse, tandis que leurs efforts peuvent être réduits à néant par les pressions des grands partis, particulièrement sur les maires, pour les empêcher de parrainer tel ou tel candidat ». Dans son courrier, Jean-Marie Le Pen évoque aussi la proposition de loi déposée par le sénateur Jean-Louis Masson qui appelle lui aussi de ses vœux l’abrogation de la publication des parrainages. « Le gouvernement dispose de l’ordre du jour des Assemblées, il est tout à fait à temps pour modifier la loi, en supprimant la publication et en confiant à un groupe indépendant de hauts magistrats le contrôle de la sincérité des parrainages », indique encore le président du FN au Premier ministre. Affirmant attendre « avec confiance la réponse de M. de Villepin », Jean-Marie Le Pen a souligné qu’il souhaite, à l’instar de l’opinion, que « tout soit mis en œuvre pour rétablir le fonctionnement des institutions. Nul ne comprendrait en effet, en France et à l’étranger, que le candidat de l’opposition nationale, présent au deuxième tour en 2002 », « ayant dépassé par trois fois les 15 % des voix à l’élection présidentielle », « ne puisse pas se présenter au suffrage des électeurs en 2007 en raison de basses manœuvres des uns ou des autres. Ce serait un recul de civilisation, car rien ne différencierait alors la République Française d’une République sud-américaine des années 50 ! ».

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