Nous l’évoquions dans notre précédente édition, Jean-Marie Le Pen tenait mercredi une conférence de presse à Saint-Cloud au cours de laquelle il a rendu publique la lettre adressée à Dominique de Villepin la semaine dernière. Dans celle-ci, le candidat à la présidence de la République l’invitait à saisir le Parlement afin que les parrainages des maires soient anonymes. « Le parrainage est plus un devoir qu’une simple faculté », rappelait ainsi Jean-Marie Le Pen, soulignant cependant qu’il comprenait « la raison de leur prudence » due aux problèmes posés par les chantages, pressions et menaces dont ils peuvent alors faire l’objet une fois leur nom publié. Dans sa lettre au Premier ministre, le président du FN observait encore que le sénateur Jean-Louis Masson avait déposé deux propositions de loi pour que la publication des parrainages soit abrogée et afin que soit confié « à un groupe indépendant de hauts magistrats le contrôle de la sincérité des parrainages ». Empêcher le candidat de l’opposition nationale de concourir à l’élection « serait un recul de civilisation, car rien ne différencierait alors la République Française d’une République sud-américaine des années 50 ! », a déclaré Jean-Marie Le Pen. Si Dominique de Villepin avait affirmé récemment que « tout le monde devait pouvoir s’exprimer et voter pour le candidat de son choix à l’occasion de l’élection présidentielle », il a finalement opposé une brutale fin de non recevoir à la demande de Jean-Marie Le Pen tendant à faire respecter la démocratie. Devant le congrès de l’Association des Maires de France (AMF), il a incroyablement déclaré mercredi qu’il ne voyait pas de raison « à quelques mois des échéances, de modifier les règles du jeu ». Ce chantage sur les élus des petites communes, qui entraîne cette mainmise totalitaire des deux grands partis de l’établissement, a été confirmé, s’il en était besoin, à Bruno Gollnisch et Marine Le Pen qui se sont rendus, eux aussi, mercredi au congrès de l’AMF.