Difficile de connaître le nombre exact d’immigrés qui vivent en France , le flou statistique étant soigneusement entretenu par les officines gouvernementales et les instruments de mesure fiables sont encore à mettre en place. C’est pourquoi Jean-Marie Le Pen a annoncé qu’un de ses premiers gestes en arrivant à l’Elysée sera un vaste audit chiffré de l’état de la France, afin de savoir également réellement le nombre de ses habitants, le candidat à la présidence de la République étant persuadé que celui-ci n’est pas connu à plusieurs millions près. Un article paru dans le magazine Terres de Bourgogne (édition du 6 octobre dernier) donne cependant une indication, non pas sur le nombre d’immigrés, mais sur le nombre de musulmans vivant dans notre pays. Consacré au « marché des produits halal en plein essor », l’article indique qu’au niveau européen le marché de la viande halal – c’est à dire de la viande d’un animal abattu selon les préceptes coraniques – se situe aux alentours de 15 milliards d’euros, dont trois milliards d’euros pour la France. « Dans l’Hexagone, les consommateurs musulmans représentent entre 10 et 15% de la consommation bovine, ovine et avicole nationale, soit à peu près 400 000 tonnes par an ». « La France est le premier marché en volume, suivi de près par la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Allemagne et la Hollande. Avec les flux migratoires, de nouveaux marchés apparaissent comme l’Espagne et l’Italie » est-il précisé. Il est aussi indiqué que « des groupes comme Nestlé et Danone», « pour ne pas perdre les consommateurs musulmans », développent des gammes de produits certifiés halal, critère religieux qui ne concerne pas uniquement la viande mais « l’ensemble de l’industrie agro-alimentaire ». Et de citer encore des sociétés comme Socopa, Charal, Bigard, Doux ou Labeyrie qui se sont lancées dans la production halal. Certes, les interdits religieux librement acceptés, ici alimentaires, relèvent d’un choix personnel, privé, que notre République laïque, c’est-à-dire religieusement neutre, n’a pas à juger. On peut cependant s’interroger sur le fait de savoir si cet essor du marché halal traduit un échec de l’assimilation à la culture française, qui peut être plus qu’ailleurs passe aussi chez nous par « l’assiette », ou si l’essor en question matérialise tout simplement la poursuite de l’immigration de peuplement ; l’un n’empêchant pas l’autre, bien au contraire…