Marine Le Pen a par ailleurs estimé « qu’une grande partie de la classe politique calédonienne [est] complice de cette situation », songeant, en l’occurrence, à « tous ceux qui ont participé à des accords dont ils savaient à quoi ils devaient mener, et qui aujourd’hui crient que jamais ils n’ont voulu cette situation ! […] Il est temps comme en Métropole [que les Calédoniens] ouvrent les yeux et fassent confiance aux seuls qui ne les ont jamais trompés ». Questionnée sur l’accord de Nouméa, qui a été voté par 72 % des Calédoniens, la vice-présidente du FN a relevé que celui-ci a « été un peu fait à la va-vite, comme toutes les choses qu’on veut faire passer dans le dos des gens. Demander trois fois aux gens s’ils sont d’accord à chaque fois ou s’ils ne sont pas d’accord, c’est se moquer du monde. C’est un peu ce que veut faire notre classe politique avec la Constitution européenne : comme le peuple vote mal, il faut changer le peuple. Ce n’est pas notre conception de la France ni de sa Constitution ». Mais Marine Le Pen a tenu aussi à préciser sa position sur la question d’une autonomie accrue de l’archipel par rapport à la Métropole : « qu’il existe une spécificité [calédonienne] bien sûr. Qu’il existe une gestion de la vie économique et politique locale, bien entendu. Qu’il y ait derrière cela une volonté d’indépendance, non. La Calédonie fait partie de la France et l’Etat français doit conserver ses pouvoirs régaliens. Tout ce qui tend, sous des vocables divers et variés, que ce soit Etat associé ou Etat fédéré, à aller au-delà de cela témoigne d’une volonté politique sous-jacente d’arriver à l’indépendance : ce qui a été négocié manifestement entre les différents barons, dont on connaît les noms que personne ne prononce »… Logiquement, Marine Le Pen a donc dit tout le mal qu’elle pensait du gel du corps électoral. Il s’agit d’un « procédé absolument anticonstitutionnel en ce qu’il crée une différence de traitement entre des Français, et surtout dans le dos des Calédoniens, à qui on n’a pas franchement posé la question », a-t-elle observé. « En France », a rappelé la directrice stratégique de la campagne, « on va faire voter les immigrés et ici on va empêcher des Français de voter. Cela fait un peu mal aux électeurs quand on fait un grand écart comme cela. Nous, nous pensons qu’il faut que les Calédoniens soient interrogés sur cette disposition par l’intermédiaire d’un référendum ».