J’hésite sur un qualificatif pour décrire le rapport de Mme Bachelot-Narquin sur le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation.
Démagogique? Oui, car sous un titre alléchant qui fait croire que Bruxelles va venir en aide aux victimes économiques et sociales de la mondialisation sauvage, on trouve une réalité plus terre à terre: les critères et modalités d’octroi de ce fonds font craindre qu’il n’aille ni aux salariés ni aux bassins d’emploi qui en ont besoin. Ils peuvent même inciter les entreprises à des stratégies de contournement ou à la recherche d’effets d’aubaine.
Redondant? Sans doute, avec le Fonds social européen.
Cynique? Certainement, puisque la Commission feint de contribuer à pallier les conséquences de ses propres politiques économiques et commerciales mondialistes. Il serait moins coûteux qu’elle les remette en cause au profit des entreprises et des travailleurs européens.
Mais pas inutile pour tout le monde, et surtout très utile à la propagande de Bruxelles. L’article 9 du règlement, encore renforcé par l’amendement 38 de Mme Bachelot, prévoit en effet que les États doivent largement faire savoir que c’est la Commission qui paye. Comme si cet argent ne sortait pas du budget des États, c’est à dire de la poche des Européens eux-mêmes !