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« Accéder au pouvoir pour appliquer notre programme »

Mais Le Point donne surtout la parole à Marine Le Pen, directrice stratégique de la campagne, et Louis Aliot, directeur adjoint, de retour de Nouvelle-Calédonie – nous l’évoquions dans nos éditions précédentes –, où ils ont apporté leur soutien aux patriotes s’élevant contre les menées indépendantistes, symbolisées notamment par la volonté anticonstitutionnelle de geler le corps électoral, et rencontré les maires dans le cadre des parrainages. « Les journalistes, désormais, se grattent la tête pour trouver une solution », constate la dirigeante frontiste : « quand ils n’invitent pas Le Pen il monte. Quand ils l’invitent, il monte. Et quand ils le traitent d’antisémite, il monte ! ». On ne peut plus « traiter Le Pen de nazebroque », renchérit Louis Aliot, « à partir du moment où François Mitterrand lui-même a reçu la distinction la plus haute du régime de Vichy [la francisque]. Dans mon département, il n’y a plus un socialiste qui ose me titiller là-dessus ».

Questionné sur Dieudonné, Louis Aliot constate que « Roger Hanin dit des blagues sur les juifs bien plus graveleuses » que celui-ci. Mais surtout « que les gens s’en foutent. Le message qui est arrivé en bas, c’est qu’une personne de couleur est venue à la fête des Bleu-Blanc-Rouge en disant on m’a trompé sur le Front. C’est tout. Tout le monde ne regarde pas Fogiel, mais tout le monde a entendu parler de l’immigration ou des bus qui brûlent ». Marine Le Pen se félicite de ce que cette dédiabolisation du candidat Le Pen rende audible le programme défendu par la droite nationale, allègrement pillé par ses concurrents et adversaires. Une « dédiabolisation des idées qui arrive à son terme », la directrice stratégique de la campagne citant François Mitterrand qui observait cette évidence à savoir que « la victoire idéologique précède souvent la victoire politique ». « La France malade a besoin d’un médecin », d’un homme d’expérience, bref, d’un Jean-Marie Le Pen qui « est dans l’état d’esprit d’être le prochain président de la République ». « Les gens de gauche ne voteront pas Sarkozy parce qu’ils le détestent bien plus qu’ils ne détestaient Chirac », et « les sarkozystes sont beaucoup plus proches de Le Pen que de la gauche, quelle qu’elle soit », affirme Marine Le Pen qui explique que « nous nous mettons dans les conditions d’accéder au pouvoir pour appliquer notre programme, sans créer de polémiques » qui parasitent « notre temps de parole et nuisent à la visibilité de nos axes politiques. On va pouvoir exposer tout cela tranquillement maintenant que le Front est traité beaucoup plus normalement ».

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