Le Figaro précisait mardi que la « coopération pleine et entière initialement exigée de Belgrade [par l’UE] à l’égard du Tribunal pénal international de La Haye est devenue hier une condition essentielle à la reprise des négociations, a nuancé le commissaire à l’Élargissement Olli Rehn. Pour peu qu’un gouvernement pro-européen se constitue, l’UE pourrait même se contenter d’engagements clairs de la Serbie en vue de l’arrestation de Ratko Mladic. En échange de sa souplesse sur les criminels de guerre, l’UE souhaite un règlement le moins conflictuel possible de la question du Kosovo, province prochainement appelée à l’indépendance. La Serbie s’y oppose, ce qui contraint la diplomatie européenne à un exercice d’équilibriste ». Si Vladimir Poutine a soutenu implicitement les nationalistes serbes en déclarant que Moscou rejetterait l’indépendance du Kosovo si Belgrade s’y opposait, les représentants du Nouvel ordre mondial ont eu du mal à cacher leur fureur devant le bon score réalisé par le SRS. L’ambassadeur américain à Belgrade, Michael Polt, a appelé lundi « les forces démocratiques serbes à s’entendre pour former un nouveau gouvernement, favorable à l’intégration aux institutions euro-atlantiques ». Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, comme nombre de ses collègues, a exhorté les Serbes à former une coalition pro-européenne. « La majorité a voté en faveur des forces démocratiques et pro-européennes », a déclaré, quant à lui, le très mondialiste Javier Solana, chef de la diplomatie de l’Union européenne et ex-responsable de l’Otan. Pour sa part, le président du SRS a été clair : « Nous voulons faire partie de l’UE à condition que l’UE nous respecte comme un Etat moderne et souverain. Les Serbes en ont assez des pressions et des chantages de l’UE », a affirmé Tomislav Nikolic.