Si Alain Soral a officialisé mardi, par une conférence de presse, son ralliement à la campagne de Jean-Marie Le Pen – voir notre précédente édition – le philosophe André Glucksmann, ex-mao repenti, rallié au Nouvel ordre mondial états-unien, a annoncé dans une tribune publiée par Le Monde en date du 29 janvier qu’il voterait pour Nicolas Sarkozy. Au nombre des raisons invoquées par M. Glucksmann pour se justifier, il estime que « la leçon d’avril 2002 n’a débouché sur aucun renouveau conceptuel au PS » et il se félicite que M. Sarkozy « dénonce le martyre des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye, les massacres au Darfour et l’assassinat de journalistes », ou encore la guerre en Tchétchénie. Conflit qui est un des chevaux de bataille de M. Glucksmann, lequel a pourtant soutenu la guerre d’agression contre l’Irak avec les conséquences terribles que l’on sait sur la population civile, et à qui beaucoup reprochent une vision pour le moins partiale du drame israélo-palestinien. Dans Le Monde, au nombre des prises de position de Sarkozy qui ont ses faveurs, le philosophe cite « la discrimination positive » prônée par le candidat de l’UMP ou encore sa théorisation « de l’aide publique à la construction de mosquées », laquelle permettrait de lutter contre « l’intégrisme »…ben voyons. L’humaniste Glucksmann, qui a déclaré que « depuis le 11 septembre 2001 [sa] boisson préférée est le coca-cola » (à chacun son mauvais goût), a rappelé qu’il n’avait jusqu’alors jamais pris « publiquement parti pour quelque candidat, sauf au deuxième tour de mai 2002 ». Et qu’il aurait aimé que Bernard Kouchner, l’ex-gauleiter du Nouvel ordre mondial au Kosovo, soit investi dans la course présidentielle par le PS. Un Bernard Kouchner, murmurent certains, qui ne serait pas insensible non plus au discours d’ouverture de M. Sarkozy… C’est une autre figure de la gauche caviar, le célèbre beauf « communiste » Roger Hanin, qui a annoncé cette semaine qu’il allait voter Nicolas Sarkozy au second tour car c’est « un homme de gauche » qui l’a « séduit » et parce que Mme Royal, « n’est pas outillée, n’a pas les qualifications pour être présidente de la République ». « Ce qui est révolutionnaire » (sic), ce n’est pas d’élire une femme mais « d’élire un président petit-fils d’immigré hongrois », a encore déclaré M. Hanin sur Europe 1. Quoi qu’en pensent MM. Glucksmann et Hanin, il n’est pas certain que ce soit cette « révolution » là qui tente les Français…