Si l’on voulait une preuve tangible de la dédiabolisation du Front National, les deux passages médiatiques de Marine Le Pen sur Canal plus et sur une de ses filiales, dimanche 4 février, en apportent la démonstration éclatante. La vice-présidente du FN était en effet l’invitée de « I-Matin » sur I-télévision, la chaîne tout info de Canal plus, et quelques heures plus tard de Laurence Ferrari dans « Dimanche plus ». Sur I-télévision, la directrice stratégique de la campagne de Jean-Marie Le Pen a eu de prime abord droit aux « félicitations » du journaliste sur la « bonne campagne », « efficace », « qui marche », menée sous son impulsion. Au cours de l’émission « Dimanche plus », là aussi ce n’est pas si courant sur la chaîne cryptée, l’entretien avec la dirigeante frontiste a été émaillé d’un reportage sur celle-ci d’une tonalité plutôt sympathique. Lors de ses passages médiatiques, Marine Le Pen a expliqué la tonalité un peu différente de la campagne menée par les nationaux par le fait que le FN s’employait à présenter à nos compatriotes des thèmes de son programme beaucoup moins connus que ne le sont « l’insécurité » ou « l’immigration ». D’où une campagne présidentielle où l’accent est mis par Jean-Marie Le Pen et son équipe sur les questions sociales, économiques et fiscales. La dirigeante frontiste a d’ailleurs insisté sur la nécessité de « réguler le commerce aux frontières », ce que refusent d’envisager les partis de l’Etablissement, de mettre en place un « protectionnisme intelligent », « des droits de douane bonifiables et remboursables ». Droits de douane qui seront alors d’autant plus lourds pour les pays exportant chez nous, si ces derniers n’offrent pas à leurs travailleurs de protection sociale, dont l’absence rend de facto leurs produits dix fois moins chers et ruinent ainsi des pans entiers de notre économie. D’autant que la mise en concurrence salariale de travailleurs français avec leurs homologues du Tiers-monde tire les salaires de nos compatriotes vers le bas. Marine Le Pen a réaffirmé que le principe de « la préférence nationale » restait au cœur du programme du candidat de l’Union patriotique, laquelle s’applique à la fonction publique, aussi ne serait-il pas « délirant » que l’ensemble des Français bénéficie de cette protection accordée aux fonctionnaires.