Pugnace, convaincant et souriant, Jean-Marie Le Pen était jeudi soir l’invité, pendant plus d’une heure, de l’émission « A vous de juger » animée par Arlette Chabot. Le candidat de l’Union patriotique a fait l’émission parfaite et, dès vendredi matin, nombreux étaient les appels au siège du Front National de personnes souhaitant adhérer. Sur France 2, Jean-Marie Le Pen a répondu aux questions des auditeurs et du panel de Français présents sur le plateau. Il a rappelé les « fondamentaux » et les engagements de son programme : réappropriation de notre souveraineté abandonnée aux cénacles européistes bruxellois, primauté de la loi nationale sur la loi communautaire, maîtrise de nos frontières, lutte contre le fiscalisme qui bride les énergies et confisque aux Français le fruit de leur travail, défense des valeurs républicaines et patriotiques, arrêt de l’immigration, préférence nationale, redonner la parole au peuple par la voie du référendum et de la proportionnelle… Et au moment où Nicolas Sarkozy, toute honte bue, se livre à un vaste copié-collé, au gré de ses auditoires, du programme frontiste, Jean-Marie Le Pen s’est dit confiant dans la lucidité de nos compatriotes. M. Sarkozy, « héritier de Balladur », « laboure sur mes terres mais c’est moi qui vais récolter, car les Français préfèreront l’original à la copie », a-t-il assuré. Il a aussi été interrogé en fin d’émission sur le sujet médiatique du moment, à savoir le procès intenté à Charlie hebdo par certaines instances musulmanes, dont le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) présidé par le recteur Dalil Boubakeur, à la suite de sa publication l’année dernière de caricatures de Mahomet. Le président du FN a été clair : non, il n’avait pas l’intention de venir témoigner au tribunal en faveur d’un journal maintes fois ordurier à son endroit – « je ne suis pas masochiste », a-t-il dit. Mais le candidat de l’Union patriotique a réaffirmé son attachement à la « liberté d’expression », liberté qu’il souhaite d’ailleurs voir étendue à tous les domaines. Jean-Marie Le Pen a aussi souligné qu’au-delà de la loi, la vie en société implique également le respect d’un certain « bon goût », lequel ne caractérise pas vraiment le journal du militant anti-national Philippe Val…