Polémique toute aussi artificielle, celle concernant les propos de Jean-Marie le Pen sur le 11 septembre 2001, tirés de ce même entretien dans La Croix, qui a constitué la seconde vague de cette offensive anti-Le Pen. Il a été reproché au candidat de l’Union patriotique d’avoir déclaré : « l’évènement du 11 septembre pour ne pas dire l’incident ». Jean-Marie Le Pen a en effet relevé que les 3000 morts de cet attentat correspondent au nombre de victimes chaque mois en Irak . « 3000 morts » a-t-il ajouté, « c’est beaucoup moins que les bombardements de Marseille et de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale qui étaient aussi des actes terroristes car ils visaient expressément les populations civiles pour faire capituler les militaires ». 3000 morts new-yorkais, ajouterons-nous, qui ont été fortement médiatisés, ce qui est compréhensible eu égard à la porté politique et symbolique de cet attentat. Mais une attention dont sont privées les 200 000 victimes qu’a d’ores et déjà fait le conflit au Darfour, sans même parler récemment des trois millions de victimes civils de la guerre qui s’est déroulée de 1998 à 2004 en République démocratique du Congo, comme le rappelait dans le dernier numéro du Choc du Mois Robert Ménard, Secrétaire général de Reporters sans frontières. Mais il est vrai que les medias établissent une hiérarchisation des victimes et des atrocités. 3000 morts à « Ground zero » c’est un drame, 3 millions en Afrique c’est une statistique sur laquelle on ne s’arrête pas…