Interrogée à Lille sur les craintes exprimées par le ministre de l’Education de voir un Bayrou faire paradoxalement la courte échelle au candidat de l’Union patriotique, Marine Le Pen a répondu, amusée: « C’est le risque !». Quant à la progression du président de l’UDF dans les sondages, la dirigeante frontiste a relevé que « M. Bayrou peut rechuter aussi rapidement qu’il est monté. Lorsqu’on regarde de près ces sondages, on s’aperçoit que la certitude de vote en sa faveur est de 30%, contre 70% à Jean-Marie Le Pen ». « Bayrou, ce n’est pas ni droite, ni gauche. C’est et la droite et la gauche » a-t-elle ironisé, relevant que le souhait de ce partisan du OUI à la Constitution européiste de faire appel s’il était élu à des politiciens PS ou UMP, le place « dans l’oeil du système ». Plus largement la directrice stratégique de la campagne a relevé devant les journalistes qu’« à partir du moment où on prend la posture de Jean-Marie Le Pen, à partir du moment où M. Sarkozy prend une posture autoritaire, où madame Royal le fait aussi, à partir du moment ou chacun s’accorde à dire que l’immigration est un problème et que M. Bayrou dit comme nous que le système est pourri, les gens se disent ‘tiens, ça me rappelle quelque chose’ ! ». D’autant que « tout s’est aggravé depuis 2002 » et que ceux qui « n’ont pas su régler les problèmes d’hier auront du mal à convaincre qu’ils pourront régler les problèmes de demain » « J’espère que Jean-Marie Le Pen va faire mieux qu’en 2002 », « Je vois déjà les titres le 23 avril au matin, car au-dessus de tremblement de terre, il y a quoi ? Le tsunami géant? La fin du monde ? » . La fin du leur certainement !