Le candidat de l’UMP est contraint de se repositionner sur des thèmes droitiers devant la montée en puissance du candidat de l’UDF qui mord sur son électorat. Nicolas Sarkozy a donc multiplié ses derniers temps le racolage grossier en direction de l’électorat national. Dernière saillie en date, son souhait de mettre en place un Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale. Une annonce, comme le soulignait Jean-Marie Le Pen sur TF1 lundi soir, qui intervient « opportunément » et comme par hasard à cette période décisive de la campagne présidentielle, le candidat de l’Union patriotique relevant encore qu’ « il n’est pas nécessaire d’avoir un Ministère, mais une volonté politique pour faire cesser ce flux déferlant qui a fait entrer 10 millions d’immigrés ces dernières décennies, flux qui se poursuit – Sarkozy installé au Ministère de l’Intérieur – au rythme de 3 à 400 000 par an » (voir notre précédente édition). En meeting à Besançon mardi pour parler de culture, en compagnie des très falots Renaud Donnedieu de Vabres Ministre de la Culture, et Xavier Darcos, ancien Ministre délégué à l’Éducation Nationale, l’euromondialiste Sarkozy a voulu traiter de la culture et s’est même aventuré – quelle audace ! – à citer le grand Antoine de Rivarol et à évoquer de manière totalement désincarnée « l’identité française », réduite ici à sa langue et à la francophonie, dimension certes importante, mais passablement réductrice. N’est pas Charles Péguy, Maurice Barres, Alain de Benoist ou Jean-Marie Le Pen qui veut… On retiendra surtout de son discours son clin d’œil en direction des adversaires de la Résistance nationale, sa diatribe contre les patriotes : « je ne veux pas laisser le monopole de la Nation à l’extrême droite. Je veux parler de la Nation française parce que je n’accepte pas l’image qu’en donne Jean-Marie Le Pen » a-t-il méchamment aboyé.