Un verre de cidre à la main, le celte Jean-Marie Le Pen a prévenu: « maintenant, nous entrons dans la vraie campagne. Prenez vos boucliers !… ». « La meilleure définition de la patrie, c’est peut-être la terre où sont enterrés nos parents » a déclaré le candidat de l’Union patriotique qui était samedi « au pays », à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), où il avait obtenu 20,73 % des voix le 21 avril 2002. Le président du FN s’est également rendu dans l’après-midi au hameau de Kerdaniel à Locmariaquer, où ses grands-parents maternels avaient une ferme. « C’était très pauvre. Pauvre, mais honnête ». « Les oeufs étaient vendus au marché, on n’en mangeait jamais, sauf le jour de Pâques » a-t-il expliqué aux journalistes. A la Trinité, accompagné de son épouse Jany, de Marine Le Pen et de son directeur de la communication Alain Vizier, il a déposé une gerbe devant le monument aux morts où figure le nom de son père, Jean, tué à bord de son chalutier en 1942 par une mine qu’il avait ramené dans ses filets. Puis, dans le petit jardin de la longère de son enfance, où ses parents occupaient deux petites pièces au sol de terre battue et dont le grenier servait de remise au matériel de pêche, le candidat de l’Union patriotique a prononcé sa déclaration de candidature centrée sur le caractère indépassable de la nation. Maison familiale, où il n’y avait « ni eau, ni électricité, ni les commodités même essentielles, qui étaient au fond du jardin ». «Je suis né dans une maison avec beaucoup moins de confort que celui que nous offrons aux immigrants » a-t-il noté. Sur « ses terres », Jean-Marie Le Pen a ainsi tenu à rendre hommage aux vertus de l’enracinement, sans lequel un homme n’est rien, mais aussi au travail qui construit l’individu. Il a aussi insisté sur la « dimension spirituelle » de la mission qui est confiée par les Français au chef de l’Etat.