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Haine politique

Arrêté dimanche au Brésil, Cesare Battisti, auteur de romans policiers, chouchou du microcosme germanopratin, ex membre du groupuscule Prolétaires armés pour le communisme (PAC), accusé de meurtres par la justice italienne, était en fuite depuis le 21 août 2004 pour échapper à une extradition de la France vers l’Italie. La Cour suprême brésilienne a annoncé mardi avoir donné 40 jours à l’Italie pour présenter une demande formelle d’extradition. Comme l’a noté Philippe Randa dans un éditorial diffusé sur son site internet la « Doctrine Mitterrand, comme on a appelé l’engagement pris, en 1985, de ne pas extrader les anciens militants italiens d’extrême gauche ayant rompu avec leur passé des années de plomb, n’a jamais eu aucune valeur juridique », engagement sur lequel la France est revenu en 2004. « Plus d’un quart de siècle après les faits qui lui sont reprochés » observe-t-il, certains se réjouissent à l’idée que (Battisti) va enfin payer. D’autres hurlent à l’acharnement judiciaire contre un homme qui avait cessé toute activité terroriste et s’était réinséré dans la société ! ».
« Maurice Papon aussi avait découvert les affres tardives des guerres civiles qui n’en finissent pas » observe l’éditorialiste. « Condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité, pour des actes commis en tant que fonctionnaire du régime de Vichy, son incarcération, suivie de sa libération suscita également les passions… et surtout la haine de ceux qui aujourd’hui soutiennent Battisti : ils étaient, voilà encore quelques mois, les plus virulents à souhaiter voir l’ancien haut fonctionnaire français défunter au fond d’une geôle française.
Deux poids, deux mesures, à l’aune de la haine politique » conclut Philippe Randa. Haine politique ajouterons-nous, qui a sous-tendu l’engagement de Battisti, condamné par contumace dans son pays pour ses activités terroristes pendant « les années de plomb », à l’instar d’ailleurs de militants d’extrême droite et d’extrême gauche toujours emprisonnés dans des conditions – il s’agit de ne pas l’occulter – faisant peu de cas de la dignité humaine.

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