A en croire des études récurrentes d’instituts de sondage, notamment celle publiée par Le Parisien dimanche, à deux semaines du scrutin, plus de 40 % de l’électorat n’aurait pas arrêté son choix, contre 30 % en 2002, soit 18 millions d’électeurs indécis. Sur Europe 1 mercredi, Jean-Marie Le Pen a assuré ne pas croire « à l’indécision qu’avancent les organismes de sondages, parce que je crois que c’est un parachute qu’ils se réservent pour expliquer les erreurs ou les manœuvres qu’ils ont faites au cours de la campagne électorale présidentielle ». Le microcosme s’inquiète aussi, rapportait une dépêche AFP, d’un « phénomène qui reste minoritaire mais prend une ampleur inédite : des Français issus de l’immigration, pères de famille ou jeunes de banlieue, se disent prêts à voter à la présidentielle pour Jean-Marie Le Pen, champion de la « préférence nationale ». Le Canard enchaîné a fait état d’un sondage réalisé pour le Ministère de l’Intérieur, selon lequel 8 % des Français originaires du Maghreb seraient prêts à voter Le Pen. Soit plus de 100.000 électeurs potentiels. « Perçu d’abord comme un « épiphénomène », le vote FN d’origine immigrée comporte désormais une « part d’adhésion » », note le politologue Jean-Yves Camus. Une tendance générale confirmée médiatiquement par le bon accueil reçu par Jean-Marie Le Pen lors de son déplacement sur la dalle d’Argenteuil le 6 avril, qui a stupéfait la presse bien pensante, étonnée, le mot est faible, de l’accueil très majoritairement courtois et/ou favorable qu’y a reçu le candidat de l’Opposition nationale. Membre du Bureau politique du FN, Farid Smahi a été l’un des principaux organisateurs de cette visite dans « ce territoire abandonné de la République ». « De nombreux Français issus de l’immigration revendiquent aujourd’hui la préférence nationale » explique-t-il. « Ils en ont marre de voir tous ces étrangers qui viennent après eux s’installer dans les hôtels de Paris, aux frais du contribuable. Ils en ont assez de voir ces gens bénéficier d’avantages sociaux quand ce sont des clandestins ».