D’une élection l’autre, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), dont l’influence politique ne se dément pas et dépasse très largement les frontières de cette communauté, renouvelait le 13 mai sa présidence. Un proche du président sortant, Roger Cukierman, a été élu en la personne du cardiologue Richard Prasquier. M. Cukierman a salué « chaleureusement » l’élection du candidat de l’UMP à la présidence de la République et de nombreux observateurs ont souligné que les Français de confession juive ont été extrêmement nombreux à voter Sarkozy. M. Prasquier, qui revendique sa « très proche amitié » avec l’Etat hébreu reconnaît être lui aussi sarko-compatible saluant chez ce dernier « une largeur de vue sur le conflit au Proche-Orient qui nous permet d’espérer un rééquilibrage de la position de la France » sur ce dossier. Au-delà du sort d’Israël, la question de l’immigration, du moins celle d’origine musulmane, occupe aussi une place importante dans les préoccupations des juifs de France, flux migratoires qui se sont poursuivis à une cadence très élevée entre 2002 et 2007. M. Sarkozy, à l’instar de Mme Royal, s’est prononcé clairement au cours de sa campagne pour la transformation définitive de notre pays en société plurielle, « métissée » a-t-il avoué. Cela ne l’a pas empêché, curieusement, de recevoir le soutien de l’intellectuel Alain Finkielkraut, lequel déclarait pourtant dernièrement que « les juifs de France n’ont pas d’avenir dans une société multiculturelle ». M Finkielkraut a donc apparemment mal lu et mal compris M. Sarkozy sur ce point ou alors il y a des éléments qui nous échappent…