Le tsunami UMP était attendu : il a déferlé au premier tour avant qu’une mobilisation de l’électorat de gauche, accentuée par la « gaffe » de Jean-Louis Borloo sur la TVA sociale, atténue très sensiblement la vague sarkozyste au second. Elections législatives qui se sont singularisées par un taux d’abstention exceptionnellement élevé, au premier comme au second tour, aux alentours de 40%. Selon les sondages diffusés, seulement un électeur de la droite nationale sur quatre aurait voté pour un candidat UMP le 17 juin, un sur cinq pour un candidat de gauche. Plus de la moitié des électeurs frontistes ont fait la grève du vote le 17 juin mais aussi au premier tour convaincus que ce mode de scrutin inique empêcherait toute présence de députés patriotes à l’Assemblée… Avec comme conséquence la défaite (d’une courte tête) à Bordeaux, d’Alain Juppé, qui a dû démissionner de son « super-ministère » de l’Ecologie ; ses propos passés violemment hostiles au Front National lui ont visiblement coûté cher… Autre personnalité ayant eu maille à partir avec la justice, Alain Carignon a lui aussi mordu la poussière face à son adversaire socialiste en Isère et les patriotes ne pleureront pas non plus sur la défaite cinglante d’une autre militant anti-FN de longue date et sarkozyste de choc, Arno Klarsfeld, qui rate son pari de s’implanter dans la capitale. Cette mobilisation de l’électorat de gauche a permis aux ténors du PS de sauver leur siège, à l’exception notable d’un Vincent Peillon, ou d’un soutien actif de Mme Royal pendant la présidentielle, le président du MRC Jean-Pierre Chevènement, sévèrement battu dans son fief historique du Territoire de Belfort. L’UMP obtient à elle seule la majorité absolue, avec 315 sièges (dont celui obtenu par le MPF auquel il faut ajouter 9 « divers droite ») sur les 577 que compte l’Assemblée ; le Nouveau Centre -anciens UDF ralliés à M. Sarkozy- obtient 22 élus. Au total, la majorité présidentielle compte 346 députés, (359 en 2002). Le Modem de François Bayrou obtient trois députés, les Verts quatre , Le PS progresse avec 185 élus (149 en 2002) plus 25 députés ayant bénéficié du soutien du PS . Avec quinze élus, le PC est sur le papier privé de groupe, pour la première fois depuis 1958, mais des combinazione de couloirs devraient permettre aux communistes de le conserver en faisant appel à quelques élus de gauche, écolo-gauchistes notamment… . Au total, la gauche compte 228 députés…