Comme l’a encore noté le souverainiste Paul-Marie Couteaux, cette réunion de Bruxelles ne visait qu’un seul but : « éviter partout le référendum », « le risque de déferlement populiste ». « Il est significatif qu’il se tienne quelques jours à peine après la fin du cycle électoral en France : on attendait que le peuple français n’ait plus la parole pour que ses « représentants » puissent dire Oui là il avait dit Non déclenchant la fameuse « crise européenne » (…). Faire accepter pareille Constitution bis sans référendum est une supercherie : d’une part, les politiques que veut mener l’UE depuis des années seront alors faciles à imposer sans plus aucun débat dans les Etats (…), d’autre part, ce traité ouvrira la voie à d’autres traités dans l’avenir (…). En admettant, par une phrase stupéfiante que « le premier référendum a plongé l’Europe dans la crise, un second la tuerait », M. Sarkozy admet implicitement que le texte qu’on prépare dans son dos serait désapprouvé par le peuple français. Il ne serait donc pas légitime et ouvrirait la voie à une grave crise politique et sociale. Tous les partisans de la souveraineté nationale et populaire y sont prêts ». Dès vendredi, le Délégué général du FN et député européen Bruno Gollnisch, président au parlement européen du groupe Identité Tradition Souveraineté (ITS), a dénoncé un document qui explique précisément sous quelle forme et à quel endroit des traités actuels introduire un à un les articles de la défunte Constitution européenne. Il préconise d’évacuer les mots qui pourraient attirer l’attention de l’opinion (Constitution, loi européenne, ministre des affaires étrangères, etc…), sans toutefois rien changer à leur substance. Dans ce pur exercice de réécriture, la Charte des Droits fondamentaux ne ferait plus l’objet que d’une référence, et deviendrait par là-même contraignante. En bref, on repasse les plats à l’identique (…). Toute la Constitution européenne telle que rejetée massivement par les peuples français et néerlandais, est là : la présidence fixe, qui privera les Etats membres de l’accès à la direction de l’Union, les institutions, les procédures de décision à la majorité, qui nous auraient entraîné dans la guerre en Irak si elles avaient existé, la personnalité juridique internationale de l’Union, ainsi promue au rang de Super-Etat, les clauses « passerelles » et de révision simplifiée des traités, et les politiques que le candidat Sarkozy avait évacué de son propre projet de mini-traité ».