L’avantage d’être au repos forcé, c’est que l’on a un peu de temps, enfin, pour lire et méditer. Et parfois, l’on tombe sur des textes qui surprennent par leur bon sens. Ainsi du « Point de vue » exprimé dans Ouest France par M. Michel Godet, professeur au CNAM(*), au sujet de la famille.
Article fort court mais combien pertinent, d’où il ressort que la diminution du niveau de vie de la famille, de l’ordre de 10 % par enfant selon M. Godet, est proportionnelle à sa taille, et que ce sont des motifs financiers qui empêchent la moitié des femmes d’avoir un bébé de plus, alors même qu’elles le souhaiteraient. Et ce professeur de conclure par une question, sans apporter de réponse : « qu’attend-on pour aider un peu plus les familles modestes et moyennes à devenir plus nombreuses, sans s’appauvrir relativement aux autres ? ».
Oui, effectivement, qu’attend-on ? Depuis bientôt 30 ans, le Front National lance un message d’alerte concernant la démographie française et les dangers, dans une situation de dénatalité et de vieillissement de la population française, que représente un afflux massif d’immigrants : substitution de populations, colonisation démographique, perte d’identité et, au final, disparition de la France. Et depuis 30 ans également, le Front National, qui, bien avant M. Godet, a identifié les freins économiques (mais aussi moraux) à la natalité, apporte des solutions de bon sens : revalorisation des allocations familiales, création d’un salaire parental permettant la constitution de droits sociaux (protection maladie, formation, retraite…) pour le parent qui renonce, serait-ce temporairement, à travailler pour se consacrer à l’éducation de ses enfants, accès à la propriété d’un logement adapté à taux préférentiel, pour ne citer que les incitations directement financières. Avec une précision d’importance cependant : ce soutien doit être réservé aux familles françaises.
Je me suis replongé, dans la foulée de cet article, dans le programme de l’UMP pour 2007. Il est édifiant. La famille, considérée comme une des dix priorités d’action, arrive en … 10ème position, justement. Il est beaucoup question, dans ce programme, de conciliation de la vie professionnelle et familiale, de discrimination des couples homosexuels, de prise en charge par la famille, et non par la société, des personnes handicapées ou âgées en fin de vie, ou encore d’aide à l’exercice de l’autorité parentale et du statut de « pré-majorité » accordée aux adolescents à partir de 16 ans. De natalité, d’accueil de l’enfant, de défi démographique… pas de trace ! D’aide financière ou de préférence nationale, encore moins.
Il est vrai que M. Sarkozy a tranché : il n’y a pas de ministère de la Famille. Pourquoi dépenser de l’argent pour favoriser la naissance de petits Français, quand on peut en faire gagner à ses amis industriels ou financiers en leur garantissant, grâce à l’immigration « choisie », une main d’œuvre bon marché et suffisamment jeune pour améliorer les statistiques ?
Sur ce point comme sur d’autres, c’est une politique, mais ce n’est pas la nôtre.
(*) Conservatoire National des Arts et Métiers