Le tropisme Etats-uniens de Bernard Kouchner, son ralliement au Nouvel ordre mondial, cheminement fréquent il est vrai chez les ex-militants d’extrême gauche, expliquent à l’évidence qu’il ait été nommé au quai d’Orsay par « Sarkozy l’américain ». Ils expliquent sûrement cet incroyable compte-rendu par une dépêche de l’Associated Press, de la conférence de presse commune des ministres français et israélien des Affaires étrangères le 11 septembre dernier à Jérusalem, qui tend à prouver que notre ministre des Affaires Etrangères obéit aux injonctions de l’Etat hébreu, allié privilégié de « l’hyper-puissance » américaine au Moyen-Orient. Jean-Marie Le Pen a été le seul homme politique à demander des explications au ministre Kouchner sur le contenu de cette dépêche : « Quand un journaliste israélien a interrogé M. Kouchner sur les plaintes de la Syrie selon lesquelles un avion de la chasse israélienne avait pénétré son espace aérien la semaine dernière, Tzipi Livni a été vue en train de griffonner un message et de le transmettre au ministre français. M. Kouchner a affirmé qu’il n’était pas au courant de cette affaire ».Or a relevé le président du FN, « Bernard Kouchner était forcément au courant d’une affaire qui agitait les médias et les milieux diplomatiques depuis cinq jours. Il doit impérativement s’expliquer sur cette information, dont l’interprétation obvie est qu’il a obéi à la consigne israélienne de black-out. Le ministre français des Affaires étrangères est-il au service du gouvernement israélien ? Ce n’est plus seulement la crédibilité de la France, c’est sa souveraineté qui est en jeu ». Mais le concept même de souveraineté nationale est un concept plutôt abstrait pour l’ex-« gauleiter » du Nouvel ordre mondial au Kosovo et partisan de la guerre d’agression contre l’Irak en 2003. Comme l’indique encore la nouvelle gaffe (?) de Bernard Kouchner, déclarant dimanche qu’il fallait se préparer « au pire », à la « guerre » avec l’Iran, propos qu’il a fortement minorés à Moscou mardi. Le ministre français des Affaires étrangères, à l’issue d’un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov a indiqué qu’on avait déformé sa prose, et qu’il fallait tout faire pour « éviter la guerre », « négocier sans relâche sans crainte de rebuffade ». « Il n’y a pas de menace de guerre, en tout cas pas de la France », a-t-il précisé.