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En situation de faillite

Le 21 septembre lors d’un déplacement à Calvi, le Premier ministre François Fillon s’était dit « à la tête d’un Etat en situation de faillite ». Un aveu maladroit qui a mis mal à l’aise ses amis politiques et qui intervient après le recadrage dont a été victime le 2 septembre le ministre de l’Economie, Christine Lagarde, pour avoir employé le terme de « rigueur ». Politique de rigueur budgétaire que récuse pour l’instant le gouvernement, le discours officiel étant à la relance de l’économie par « les réformes du programme Sarkozy », ce dernier ayant laissé entendre pendant la campagne présidentielle que l’assainissement des finances publiques n’était pas sa priorité. Ce qui n’a pas empêché Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat, de réaffirmer qu’ « il ne peut pas y avoir de réformes structurelles sans une politique de rigueur ». L’AFP rapportait ainsi que « certaines informations (font) état de divergences au sommet de l’Etat entre tenants de la relance économique et partisans de l’orthodoxie budgétaire ». François Fillon, qui s’exprimait le 25 septembre devant des députés UMP, annonçait que le projet de budget 2008 prévoit un déficit de l’Etat de 41,7 milliards d’euros et le non remplacement de 23.900 postes de fonctionnaires, loin des 40 000 suppressions initialement annoncées… D’autant que comme le rappelait Jean-Marie Le Pen lors du dernier Conseil national, « le Premier Ministre a annoncé dans le même temps la création de 6.000 postes en plus dans l’Education Nationale ! ». M. Fillon a déclaré que les priorités du budget seraient l’enseignement supérieur, l’emploi et le pouvoir d’achat au travers du « paquet fiscal » voté cet été, et des « efforts ciblés » en faveur de la justice (budget en augmentation de 4,5% et 1.600 créations d’emplois) et de l’éducation (140 millions d’euros de moyens nouveaux pour les études dirigées dans les collèges). Ces priorités seront financées par « la maîtrise des dépenses publiques », a-t-il assuré. Il a chiffré le coût de ces mesures à 9 milliards d’euros, alors que Christine Lagarde, avait évalué le coût budgétaire du « paquet fiscal » en 2008, entre 10 et 11 milliards et à 13,6 milliards en année pleine. Relevons encore que dans le cadre des propositions d’économies budgétaires faites par la Cour des comptes présidée par Philippe Séguin, celle-ci n’a rien trouvé de mieux que de proposer la suppression de la demi-part fiscale supplémentaire accordée aux familles ayant eu trois enfants, sachant que l’effort financier en faveur des familles « coûte entre 70 et 80 milliards d’euros ». L’hebdomadaire Minute souligne justement que la Cour des Comptes n’a pas pensé plus logiquement à réserver lesdites allocations familiales aux familles françaises »…

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