En effet, ajouterons nous, la règle en vigueur au FMI assure la répartition des droits de vote en fonction du montant des cotisations des pays – même si les droits de vote diffèrent légèrement des quotes-parts – ce qui limite de facto les revendications des nations du sud. D’autant que pour modifier la charte du FMI, il faut 85% des voix et que les Etats-Unis, qui en détiennent 16,79%, possèdent donc une minorité de blocage… C’est à cette aune qu’il faut aussi interpréter « l’émouvante » déclaration de Strauss-Kahn affirmant être « déterminé à engager sans tarder les réformes dont le FMI a besoin pour mettre la stabilité financière au service des peuples en favorisant la croissance et l’emploi ». On mesure le cynisme du propos, relevait encore le Président du FN, « lorsqu’on sait que ce politicien a enseigné au contraire, à Sciences Po, les vertus du concept monétariste scélérat du NAIRU (le taux de « chômage minimum », éventuellement très élevé, qui stabilise l’inflation), que la Banque Centrale Européenne applique aussi, méthodiquement, dans sa politique monétaire ». DSK sait que sa marge de manœuvre est nulle, aussi, indique encore La Lettre, « sa communication s’adressera-t-elle essentiellement à l’opinion publique française, la direction du FMI n’étant pour lui qu’un tremplin pour se construire un avenir national ». Il sera aidé en cela par « son ami Stéphane Fouks et ses équipes (publicitaires) d’Euro RSCG ». Mais aussi par ses soutiens du PS réunis au sein du courant « Socialisme et démocratie », dont l’une des figures emblématiques est Jean-Christophe Cambadélis, lesquels se chargeront de tailler un costume de présidentiable à leur champion pour 2012 au cas où…. En attendant, Strauss-Kahn pourra savourer à plein les joies de ce tremplin FMI puisque « ce job en or », notait l’hebdomadaire Le Point, « va lui rapporter 278 000 euros net d’impôts par an et 80 000 euros de retraite annuelle s’il reste au moins trois ans ».