Et puis il ya aussi le scandale EADS dans lequel le nom d’un vieil ami du chef de l’Etat est apparu, en la personne d’Arnaud Lagardère, dirigeant d’un des principaux groupes capitalistes français, actionnaire de référence d’EADS et accessoirement bailleur de fonds du quotidien communiste L’Humanité (FDA Quotidien du 4/04/2001). La justice enquête sur un possible délit d’initiés commis par les principaux dirigeants et actionnaires privés d’EADS lors de la vente d’actions fin 2005-début 2006, avant l’annonce des graves difficultés du groupe qui avait fait plonger le titre en Bourse. Marine Le Pen, invitée de Radio Classique lundi a déclaré qu’elle « ne savait pas si (Nicolas Sarkozy) savait mais il s’agit bel et bien d’une affaire d’Etat extrêmement grave qui passe par la Caisse des dépôts et consignation (CDC) ». Auditionnée mardi devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, le directeur financier de la CDC, Dominique Marcel, a affirmé, sans sembler convaincre grand monde, que l’établissement public n’avait « jamais informé l’Etat » au sujet de l’acquisition de 2,25% du capital du groupe EADS. Une affirmation pour partie contredite par l’ancien président de la Commission de surveillance de la CDC, Philippe Auberger. De son côté, le Ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a présenté jeudi les conclusions du rapport interne, réalisé à sa demande, sur le rôle du ministère pendant la période de la vente d’actions EADS, assurant que les services de Bercy avaient été « irréprochables ». Comme le rapporte un dépêche de l’AFP, « les hauts dirigeants du ministère de l’Economie en place à l’époque ont toujours assuré qu’ils n’avaient pas eu connaissance de l’intention de la CDC d’acquérir une partie du capital d’EADS cédé par le groupe Lagardère, avant son annonce officielle par la CDC le 10 avril ». Pourtant « La Caisse des dépôts (CDC) était mentionnée dans un mémo transmis à Bercy avant le 20 mars 2006, comme faisant partie d’investisseurs intéressés par l’achat des titres EADS mis en vente par Lagardère ».