Denis Gautier-Sauvagnac, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (l’UIMM), démissionnaire de son poste de négociateur du Medef est actuellement dans la tourmente. Mardi, de nouvelles perquisitions ont eu lieu aux domiciles de membres de l’UIMM, dans le cadre de l’enquête sur des retraits de fonds suspects opérés sur des comptes à la demande de M. Gautier-Sauvagnac. Le quotidien économique Les Echos relevait dans son édition du 16 octobre que l’UIMM abriterait en son sein une grosse tirelire de « plusieurs centaines de millions d’euros », alimentée par les cotisations des entreprises adhérentes. Un trésor permettant d’approvisionner « une caisse de solidarité antigrève » dotée de 160 millions d’euros, destinée à « encourager des patrons à la fermeté, moyennant rétribution » en cas de grève. Un pactole qui servait à « fluidifier les relations sociales », selon l’ancien président de l’UIMM Daniel Dewavrin , autrement dit, traduit le quotidien gratuit Vingt minutes, « à financer le patronat, mais aussi les syndicats et les syndicalistes ». Roger Poletti, Secrétaire général de la Fédération nationale des transports Force ouvrière expliquait sur Europe 1 mercredi matin que la pratique consistant à acheter des représentants syndicaux, notamment dans les entreprises privées, était une réalité. Dominique Andolfatto, auteur du livre « Les syndicats en France », interrogé par Vingt minutes a noté qu’il était « probable que cet argent (de l’UIMM) soit d’abord utilisé par des patrons pour financer des interlocuteurs réceptifs ». Il note cependant que « vu l’importance des sommes (collectées par l’UIMM), on ne peut écarter l’hypothèse que des fonds soient allés vers des politiques ou des organisations syndicales ». Ces derniers nient en bloc, à l’instar de l’inénarrable patron de la CGT Bernard Thibault, qui évoque une manœuvre pour « décrédibiliser l’action syndicale ».