Cela n’a pas empêché une grève monstre – qui a touché EDF-GDF, l’ANPE, l’Unedic, l’Education nationale… – pour la défense des intérêts corporatistes puisque, pour la première fois depuis douze ans, les huit syndicats de cheminots ont fait front commun. Syndicats dont la probité, pour le moins, a été plus que mise en doute suite aux révélations consécutives à l’affaire Denis Gautier-Sauvagnac, président d’une l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (l’UIMM), au sein de laquelle une caisse aurait servi à acheter la complaisance d’un certain nombre de syndicalistes – voir notre précédente édition. Un gouvernement UMP qui n’a donc même pas osé inviter les syndicats à faire preuve d’un minimum de responsabilité, tandis qu’à Paris JC Decaux, l’anecdote est significative, a finalement renoncé ce jeudi, face aux pressions multiples et variées, à mettre en circulation une flotte de vélos supplémentaires dans le cadre du programme Velib. Et ce pour ne pas être accusé d’être des briseurs de grève ! Pourtant, si l’on en croit les sondages BVA-Figaro-LCI et Ifop-Métro publiés la veille, 55 à 61% de nos compatriotes ne jugent pas « justifiée » la grève de jeudi. Assez comiquement seul le sondage CSA réalisé pour le compte du quotidien communiste L’Humanité met l’accent sur le fait que 54% des sondés « (soutiendraient) le mouvement ou (éprouveraient) de la sympathie à son égard ». A croire que les instituts de sondage en question ont envie de faire plaisir aux lecteurs de leurs clients respectifs…