Pour autant cette omerta de la presse sur le couple Sarkozy s’expliquerait selon certain par les nombreuses amitiés que compte Nicolas Sarkozy chez les grands patrons de presse, liens privilégiés qui auraient poussé les journalistes à l’autocensure. Pour avoir passé en Une en 2005 une photo de Cécilia et de son compagnon Richard Attias, Alain Genestar avait ainsi été proprement débarqué de l’hebdomadaire Paris-Match, propriété d’un ami de Nicolas Sarkozy, Arnaud Lagardère. Et puis surtout, ce principe de respect de la vie privée achoppe dans ce cas précis sur l’instrumentalisation, la constante mise en scène médiatique ces dernières années, à renfort de longs reportages et de Une de magazine pipole, à des fins évidemment politiciennes, du couple Sarkozy. Le dernier avatar en date de ce « plan com » fut l’utilisation de l’épouse du chef de l’Etat dans le dossier des infirmières Bulgare dont Mme Sarkozy a fini par avouer ce vendredi dans L’Est républicain qu’elle avait pris connaissance de ce dossier dans l’avion qui l’emmenait en Lybie… D’aucuns ont encore souligné que l’annonce officielle de ce divorce le 18 octobre avait comme insigne avantage de faire diversion sur les grèves monstres qui ont frappé le pays le jour même. Enfin, il est également assez piquant de voir un certain nombre de dirigeants socialistes, dont M. Montebourg, s’élever à bon droit contre la « pipolisation » de la vie politique, alors même que les socialistes dans ce domaine n’ont pas été en reste. Comme en témoigne la mise en scène dans un grand magazine de salle d’attente de l’accouchement d’une certaine Ségolène Royal. Tout aussi comique, Roland Cayrol, patron de l’institut CSA a même sorti sa boule de cristal vendredi pour asséner quelques heures après l’annonce officielle de la séparation des Sarkozy que le départ de Cécilia n’aura aucune incidence sur la popularité de Nicolas. Le départ de Cécilia, peut être, mais l’impuissance de ce gouvernement à rompre avec les mauvaises politiques du passé a déjà eu pour conséquence une chute assez brutale dans les derniers sondages de la cote de popularité du Président de la République et de son Premier Ministre.