Nous nous félicitions en début de semaine du fait que l’UDC soit devenu le premier parti de la Confédération helvétique avec près de 30% des suffrages, au terme d’une campagne très ferme contre les excès de l’immigration, la construction de minarets, l’Europe de Bruxelles. Dès l’annonce de sa victoire, le président de l’UDC, Üli Maurer, a assuré qu’il ne transigerait pas sur la nécessité de supprimer les pompes aspirantes de l’immigration et que « l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne devra disparaître de la tête » des européistes (FDA Quotidien du 22/10/2007). Une victoire qui vient aussi à point nommé à l’heure où Jean-Marie Le Pen a exhorté depuis Strasbourg les peuples européens, les défenseurs de l’Europe des patries à refuser le diktat euromondialiste et le « mini traité » qu’on veut leur imposer. Le Président du FN a pris notamment l’initiative d’une pétition pour exiger qu’en France ce « mini traité » soit soumis au référendum populaire – voir notre précédente édition. Jeudi, le quotidien suisse Le Temps relevait que le ministre UDC de la Justice Christoph Blocher avait indiqué que son département préparait un projet d’arrêté fédéral urgent pour modifier la loi sur l’asile afin d’enrayer l’important afflux de requérants en provenance d’Erythrée. Un volontarisme dont ferait bien de s’inspirer les faux durs hypocrites de l’UMP au pouvoir. Ce même quotidien a publié la veille une éclairante analyse électorale de la vague UDC qui a déferlé dans les urnes. Ainsi, si ce parti nationaliste réunit de nombreux suffrages aussi bien dans les milieux modestes qu’aisés, conforte ses résultats dans ses bastions alémaniques, progresse dans les zones rurales catholiques, sa progression dans les cantons romands est la plus spectaculaire. « Si en 2003 aucune commune genevoise n’était dominé par l’UDC, cette fois-ci dans 25 communes sur 45, l’UDC est devenue le parti le plus fort ». Significativement il est indiqué qu’« un autre facteur de croissance est la proximité avec la frontière française ». En d’autres termes, indique clairement les membres de l’UDC, propos relayés dans l’hebdomadaire Minute, « nous ne voulons pas que la situation de la Suisse évolue vers une situation à la française. Nous devons favoriser une immigration tenant compte des besoins et des intérêts suisses. Pour l’instant, la politique migratoire en vigueur déstabilise notre identité, pose des problèmes de sécurité et revient trop cher ». Bref, et même si les grands medias se sont bien gardés d’évoquer cet aspect des choses, le contre-modèle qu’offre la France sarkozyste a agi aussi comme un repoussoir permettant à nos voisins de prendre conscience des dangers d’une politique immigrationniste à tout crin. A cette aune, la victoire de l’UMP a au moins servi à quelque chose.