Les annonces faites à l’occasion de la tenue du Grenelle de l’environnement la semaine dernière ont ravi à peu près l’ensemble de la classe politicienne, à l’exception notable du Front National. Jean-Marie Le Pen notait vendredi que ce genre de réunion lui apparaissait « se rattacher beaucoup plus à la magie qu’à la politique. La seule mesure concrète, je tiens à le dire aux contribuables, celle qui restera certainement, c’est la taxe carbone ! » (FDA Quotidien du 29/10/2007). Ancien membre du Mouvement des écologistes indépendants (MEI) d’Antoine Waechter, membre du Bureau politique du FN, président de France Ecologie Environnement, Eric Pinel nous a confié que ce Grenelle de l’environnement est « une façon habile de la part de Nicolas Sarkozy de faire porter la responsabilité de certaines mesures impopulaires (taxe carbone par exemple) à des sphères non gouvernementales ». « Le FN devra être particulièrement vigilant sur les implications fiscales du Grenelle de l’environnement. Car il y deux hypothèse. La première, conformément au programme du FN, où l’on conçoit une nouvelle fiscalité sur de nouvelles bases de calcul ; par exemple des cravates fabriquées en France par des travailleurs français qui cotisent, doivent bénéficier d’une TVA très faible. Et les mêmes cravates fabriquées en Chine dans des usines polluantes, par des enfants et/ou des esclaves doivent être beaucoup plus fortement taxées. Seconde hypothèse, que nous rejetons bien sûr, et hélas la plus probable de la part de l’UMP, les bases du calcul fiscal ne sont pas remises en cause et tout impôt écologique ne fera que s’ajouter aux autres comme la taxe carbone. Pour le reste il y a des mesures intéressantes (pesticides), mais d’autres qui ne sont que des vœux pieux (consommation de carburant aérien), d’autres enfin vont dans le bon sens mais ne se placent pas à la hauteur des enjeux. On citera par exemple l’objectif de 6% de produits issus de l’agriculture biologique dans cinq ans ce qui nous situera quand même dans les profondeurs du classement européen, alors que nous étions en tête il ya 40 ans ».