Le Parti socialiste n’avait pas manqué de fustiger pendant la campagne présidentielle les déclarations de Nicolas Sarkozy annonçant son alignement servile sur la politique de George W. Bush, inféodation qui se manifeste de nouveau de manière très claire à l’occasion de l’actuel voyage du Président de la République à Washington. Mais une majorité des hiérarques de la rue de Solferino a également endossé la posture du caniche euromondialiste en approuvant largement mardi le nouveau traité institutionnel européen, nouveau crachat socialiste au visage du peuple souverain. Le Bureau national du PS a voté en ce sens avec 36 voix pour, 20 non, 2 abstentions (les « royalistes » Arnaud Montebourg et Malek Boutih) et 1 non-participation au vote (un autre soutien de Mme Royal, Julien Dray). Les partisans du NON ont été sans surprise les animateurs du « Non de gauche » lors de la campagne du référendum sur la Constitution européiste de mai 2005, Henri Emmanuelli, le député européen Benoît Hamon qui a présenté sa démission, Jean-Luc Mélenchon ou encore Serge Janquin à la tête d’une des plus importantes fédérations du PS, en l’occurrence celle du Pas-de-Calais. Si le PS est déboussolé par le ralliement gamellard de figures emblématiques du parti à Nicolas Sarkozy, ce vote de mardi ne va pas améliorer le climat délétère qui règne chez les « éléphants ». Comme à son habitude le premier secrétaire François Hollande a manié la méthode Coué en assurant qu’« il y a eu une majorité forte pour l’adoption du traité. Nous tournons la page, la question maintenant est derrière nous ». Même son de cloche du strauss-kahnien Pierre Moscovici ou encore du tout aussi européiste Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée, qui a affirmé qu’« il fallait sortir de l’ambiguïté et trancher. Le plan B, c’est le nouveau traité, d’une certaine manière », a-t-il même osé ajouter fielleusement à l’adresse certainement de Laurent Fabius, alors que bien évidement le « mini traité » en question reprend la substance même de feue la Constitution rejetée par les peuples français et néerlandais.