En 1913, Maurice Barrès publia un ouvrage qui eut un grand retentissement, La Grande Pitié des églises de France dans lequel il faisait part de son inquiétude quant au sort du patrimoine religieux français, partie intégrante de l’héritage national, de nombreux édifices ayant étant fortement endommagées depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État. Cette figure du nationalisme mena campagne sur ce thème dans l’Écho de Paris et il fut finalement entendu par les pouvoirs publics qui s’engagèrent à préserver les édifices antérieurs au XIXème siècle. Ainsi aujourd’hui, 13.000 bâtiments religieux – sur 100.000 – sont classés à l’inventaire des « monuments historiques ». Un article publié jeudi dans le quotidien gratuit Matin Plus relate cependant un problème bien réel : le fait que des dizaines d’églises construites au XIXème siècle menacent ruine. « Face à la désaffection de centaines d’églises, liée à la baisse de la pratique religieuse (…) des communes ont décidé de détruire l’église du village, faute d’argent pour en assurer l’entretien. Ce sont bien l’Etat et les collectivités locales qui sont propriétaires des lieux de culte catholiques les plus anciens », rappelle cet article, « soit d’environ 90% des cathédrales, églises et chapelles ». Cependant, au terme de la loi de 1905, les communes ne peuvent « sauf accord de l’évêque local, ni vendre, ni modifier l’état des lieux, ni démolir une église à moins que le péril soit imminent ». Cet article indique également que l’association « l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR), qui milite pour la préservation des églises, estime qu’un nombre important des 100.000 bâtiments religieux risque de tomber en déshérence dans les trente prochaines années ». « Un sondage, publié en septembre dans l’hebdomadaire Pèlerin, indiquait que 67% des personnes interrogées estiment qu’il faut chercher « à préserver le plus grand nombre d’églises ». Matin Plus rappelle encore que « récemment, en Allemagne, deux temples protestants ont été transformés en mosquées. Il y a quelques mois, en Angleterre, une église anglicane a été vendue à un musulman d’origine pakistanaise, soucieux d’offrir à sa communauté un lieu de prière digne. En France, de telles opérations demeurent pour l’heure inenvisageables. Pour faire face à ses besoins, la communauté musulmane préfère financer des constructions neuves ». Financement qui émane d’Etats islamiques mais qui incombe surtout aux contribuables français, ajouterons-nous. Maurice Barrès, qui est mort à Neuilly dispose encore d’un boulevard à son nom dans cette commune dont Sarkozy fut longtemps maire. Il n’aurait certainement pas imaginé qu’un jour un Président de la République française encourage la construction de lieux de culte mahométan, avec la complicité des mairies UMP, et en contradiction avec la loi de 1905, plutôt que de préserver notre patrimoine français.