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Sarcellisation, pigallisation, tiers-mondisation

« Que la vérité soit faite ou on se fera justice nous-mêmes », « la vérité ou on va tous vous niquer » : voilà les propos rapportés par les journalistes et émanant des jeunes de Villiers-le-Bel (Val d’Oise), où de violentes émeutes se sont déroulées dans la nuit de dimanche à lundi. Le spectre du soulèvement des banlieues de novembre 2005 est ressurgi à cette occasion puisque c’est la mort de deux jeunes adolescents, Moushin (15 ans) et Larami (16 ans), circulant sans casque à bord d’une moto et qui auraient grillé une priorité pour venir s’encastrer dans une voiture de police, qui a servi de prétexte aux scènes de guérilla urbaine qui ont éclatées dans cette commune mais aussi à Arnouville et Sarcelles. Cette dernière commune, indiquons-le, verra se dérouler les 9 et 16 décembre une législative partielle où Jean-Michel Dubois portera les couleurs du Front National. Outre le restaurant Mc Donald qui a été incendié – une fois n’est pas coutume –, des magasins ont été saccagés, des pharmacies et des bijouteries pillées. Deux garages de Villiers-le-Bel et une station service de Gonesse ont été brûlés, la gare d’Arnouville a été endommagée, 21 véhicules et de nombreux éléments de mobiliers urbains ont été aussi livrés aux flammes. Les symboles de l’Etat ont été également visés par les centaines de « jeunes » ayant pris part aux émeutes. 21 policiers ou pompiers ont été blessés, souvent accueillis dans les quartiers par des tirs de fusils à grenaille, des cocktails Molotov et des projectiles divers. Le bureau de police de Villiers-le-Bel a été incendié, celui d’Arnouville entièrement saccagé. Mais il n’est pas nécessaire de passer le périphérique et de se rendre dans les culs-de-sac de l’immigration pour y rencontrer la violence, celle-ci se déplace aussi au cœur de la capitale. Selon le Figaro – édition du 26/11 – qui relaye une étude de l’Observatoire national de la délinquance, on assiste depuis 2006 à une explosion de la violence à quelques encablures de l’Elysée, précisément sur les Champs-Elysées. La « plus belle avenue du monde » attire depuis longtemps les bandes venues des cités – il y aurait quotidiennement plus de 300 « jeunes » voyous « en activité » sur les « Champs » nous indiquait il y a quelques temps un responsable des Renseignements Généraux –, mais aussi des « réfugiés issus d’Europe de l’Est » écrit pudiquement le quotidien bourgeois. Sur l’ensemble du VIIIème arrondissement, on enregistre « la plus forte hausse d’atteintes violentes », de plus de 32% par rapport à 2005 ; les « menaces et chantages » ont bondi de 48%, « les violences non crapuleuses » – comprendre les agressions gratuites ont augmenté de 93,1%. « Rares sont les soirées où l’ont n’ait pas à déplorer une affaire de violence gratuite, souvent à l’arme blanche » indique la préfecture de Police. Le très urbain maire du VIIIème arrondissement, François Lebel, a écrit « en mars dernier » au préfet de police, pour lui dire que tout doit être fait pour que « ce quartier central de Paris soit préservé d’une pigallisation particulièrement regrettable » Mais cette pigallisation est la matérialisation d’une autre réalité, à savoir, de Marseille à Roubaix, des centre-ville aux banlieues, la tiers-mondisation accrue de notre pays dont sont responsables les partis de l’Etablissement.

Gaudin donne les clés de la ville…

Le 22 novembre, le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin a remis symboliquement les clefs de la mosquée-cathédrale qu’il appelle de ses vœux dans la capitale phocéenne aux associations islamiques, ville qui compte déjà plus de 66 lieux de culte mahométan, dont quatre de grande taille. Le permis de construire devrait être déposé fin 2007-début 2008, le budget serait compris entre 8 et 8,6 millions d’euros, somme collectée officiellement grâce « aux dons » des fidèles. En agissant de la sorte, l’édile sarkozyste à montré le peu de cas qu’il fait des décisions de justice. En effet, le 16 avril dernier, le tribunal administratif de Marseille faisait droit à la requête déposée contre cette mosquée cinq mois auparavant par Bruno Gollnisch et le secrétaire départemental du FN des Bouches du Rhône, Jackie Blanc. En l’espèce une requête en annulation sur la base de la loi de 1905 – préparée par Maître Ronald Perdomo, vice-président du groupe FN au Conseil régional de PACA – de la délibération du conseil municipal de Marseille en date du 17 juillet 2006. Mais Gaudin et son équipe sont revenus à la charge le 25 juin dernier lors d’une délibération municipale. Gaudin a fait modifier la ZAC Saint-Louis pour permettre notamment la construction d’un équipement cultuel et culturel, afin que puisse y être érigé un minaret de 25 mètres. Puis le 17 juillet, l’UMP, le Modem, le PS et le PC ont de nouveau approuvé à l’unanimité la signature d’un bail emphytéotique au profit de l’association « La mosquée de Marseille ». Ronald Perdomo nous indiquait en juillet dernier que tous les éléments étaient réunis pour pouvoir alimenter un nouveau recours en annulation, qui a été effectivement déposé par le FN, « pour favoritisme caractérisé en faveur d’une association, l’insuffisance d’informations, la manipulation sur le prix du loyer annoncé, qui était symbolique avant la première décision du Tribunal administratif, mais reste dérisoire ».

L’UMP contre nos traditions

Jean-Claude Gaudin et ses amis de l’Etablissement poursuivent donc crânement leur politique communautariste, dérogatoire au droit commun, espérant ainsi en recueillir les fruits dans les urnes, puisque cette mosquée ne peut voir le jour qu’en enfreignant la loi de 1905, le principe de laïcité, entendu comme neutralité et séparation de la sphère politique et de la sphère religieuse. Mais comme l’a rappelé Me Perdomo, « M. Gaudin a dit que la loi de 1905 est injuste contre les musulmans et le maire et son groupe UMP ont demandé une modification de cette loi incitant les parlementaires à agir en ce sens ». Tête de liste du FN à Marseille aux municipales de mars prochain, Stéphane Ravier a relevé que « Jean-Claude Gaudin ne peut ignorer que le FN, reflétant l’opinion de la majorité des Marseillais, hostile à l’édification de cette Grande Mosquée avec minaret, a déposé un nouveau recours en annulation ( …). Certes, les recours auprès du Tribunal Administratif ne sont pas suspensifs. Mais en poursuivant son idée fixe, alors qu’il y a de fortes probabilités que cette juridiction annule à nouveau ce projet violant les lois de la République, Monsieur Gaudin espère-t-il contraindre la décision des juges en les plaçant devant le fait accompli ? Il a déclaré « se foutre » de l’avis des Marseillais (qu’il prétend favorables au projet sans les consulter par référendum). Insinue-t-il qu’il « se fout » également de l’avis des Juges ? » . « Cette Mosquée-Cathédrale, ne solutionnera pas les problèmes pour la résolution desquels on prétend la construire, a-t-il encore indiqué, mais elle constitue un symbole d’appropriation spatiale par une religion qui, si elle est éminemment respectable, reste radicalement étrangère à nos Lois républicaines et également à celles, plus anciennes et non écrites, de nos traditions bi-millénaires », note encore le candidat frontiste.

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