Après avoir de nouveau exposé en long, en large et en travers sa liaison avec la chanteuse de variété Carla Bruni lors de son voyage en Jordanie, Nicolas Sarkozy tiendra mardi une longue conférence de presse, « durant laquelle il s’est engagé à répondre à toutes les questions, y compris sur sa vie privée », précise l’AFP. Reste que la mise en scène par le chef de l’Etat de sa passion amoureuse pour occulter le déclin de notre pays, les difficultés économiques, sociales, le délitement de notre identité, atteint ses limites. Pour le cinquième mois consécutif, le moral des ménages français a poursuivi sa baisse en décembre, pour atteindre selon l’Insee son plus faible niveau depuis mai 2006 avec un indicateur s’établissant à -29 (moins 29), en baisse de nouveau d’un point par rapport à novembre. Autant dire que l’article du Journal du Dimanche annonçant le mariage du chef de l’Etat avec Carla Bruni le 9 février n’est susceptible de faire frémir d’aise que les rentières de Neuilly, mais certainement pas « la France qui se lève tôt ». Plus généralement, les Français commencent fortement à s’agacer de la « désacralisation » de la fonction de Président de la République, ravalé au rang de (médiocre) chef d’entreprise par « Sarko l’hollywoodien ». Une volonté déjà exprimée par Sarkozy lors de sa campagne et sur laquelle Jean-Marie Le Pen avait tenté d’attirer l’attention de nos compatriotes.
« Too much »
Laurence Parisot, la patronne du Medef, déclarait dernièrement que « Nicolas Sarkozy a imposé un changement d’époque, de cadence, de tempo, gage d’efficacité et de réussite » (sic). Un jugement qui n’est pas partagé, si l’on en croit les dernières enquêtes d’opinion où le Président de la République commence à « dévisser » fortement, la marginalisation de la potiche François Fillon empêchant ce dernier de jouer le rôle de fusible dévolu traditionnellement au Premier Ministre. Dans le baromètre CSA pour i-Télé/Le Parisien paru dimanche, le chef de l’Etat subit un recul spectaculaire de 7 points de sa cote de confiance sur un mois, passant pour la première fois sous la barre des 50% (48% contre 55% le mois dernier), tandis que François Fillon en perd 3, à 42%. Les médias adorant brûler ce qu’ils ont adoré, la presse juge désormais sévèrement le sarkozysme au pouvoir. « Mauvaise passe ou popularité durablement dégradée pour le chef de l’Etat ? » s’interroge France Soir, « une chose est sûre : avec la hausse de l’inflation, le Président a mangé son pain blanc. D’autant que l’utilisation de sa vie privée, longtemps un atout, ne semble en ce moment pas améliorer son image ». « Le sarkozysme (…) est un « style » qui pourrait se dégrader en « starkozysme » » prévient Nice-Matin, l’Est Républicain relevant que « les Français n’ont pas élu (Sarkozy) pour qu’il soit une rock star ». L’Alsace constate que « la « peopolitique » a ses limites. L’exhibition de la vie privée du chef de l’État n’est sans doute pas étrangère à la chute de sa cote de confiance (…). Ce ne sont pas des photos sur papier glacé, mais des résultats économiques qu’il devrait offrir ». « Comment Sarkozy pourrait « renoncer au mouvement perpétuel et à une mise en scène hollywoodienne de sa vie publique et de sa vie privée ? » se demande le quotidien Le Télégramme, qui relève que « la nouvelle (…) d’un mariage avec Carla Bruni » pourrait reléguer « au second plan, une fois de plus, les questions si graves du pouvoir d’achat, des délocalisations et de la place de la France dans le monde ». Des interrogations qui n’en sont pas pour les frontistes qui savent que Sarkozy se contrefiche de « la place de la France dans le monde », lui qui n’a de cesse de la dissoudre par le bas avec la poursuite de l’immigration et par le haut par sa vassalisation accrue à l’entité euromondialiste.
Le choix est clair…
Alors que François Fillon a fait part de ses craintes de voir l’UMP subir un revers à l’occasion des municipales, malgré l’ouverture de ses listes à plusieurs centaines de « personnalités de gauche, du centre et issus de l’immigration », le FN entame résolument les quelques semaines qui nous séparent des échéances électorales de mars. L’heure est à la mobilisation et les dirigeants du FN se déplaceront un peu partout en France pour venir soutenir les fédérations du Front National. Notamment le 15 janvier où Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, Carl Lang et Bruno Gollnisch seront à Strasbourg pour la grande fête annuelle du Front National du Bas-Rhin présidée par Christian Cotelle, tête de liste dans la capitale alsacienne. Le Président du FN sera également présent le 20 janvier à la Galette des rois de la fédération du Loiret, précédée elle aussi d’une conférence de presse, pour soutenir le Secrétaire régional du Centre et Secrétaire départemental Jean-Lin Lacapelle, tête de liste à Orléans. A Paris, Martial Bild, candidat du Pôle des Tricolores, sera indéniablement celui de la droite de conviction face à l’égérie de l’UMP, Françoise de Panafieu. Non contente d’être favorable au droit de vote des immigrés, Mme de Panafieu a déclaré vendredi sur France 2 qu’elle souhaitait la construction d’une nouvelle mosquée à Paris alors qu’elle était invitée à réagir à une photo publiée sur son site de campagne, montrant des fidèles agenouillés dans la rue à l’heure de la prière dans le quartier de la Goutte d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Puisque la poursuite de l’immigration entraîne mécaniquement une montée des revendications communautaires, Mme de Panafieu met donc ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy en souhaitant l’accélération de l’érection de lieux de culte mahométans. Selon l’AFP, le Bureau central des Cultes précise que deux nouvelles mosquées vont prochainement être construites dans le quartier de la Goutte d’or. Martial Bild a relevé que la position de Mme de Panafieu se fonde sur « le motif fallacieux que la communauté musulmane n’a pas la possibilité d’exercer son culte de manière décente », « relève d’un communautarisme électoral, contraire aux règles de la République » et « témoigne d’une méconnaissance inquiétante du nombre de lieux de culte musulmans dans la capitale » — Paris compte en effet déjà 9 mosquées et 22 salles de prière. Le candidat frontiste a « [réaffirmé] son refus résolu de tout financement de nouvelles mosquées et [demandé] la stricte application de la loi de 1905 ».