Nous l’évoquions brièvement dans notre précédente édition, Marine Le Pen tenait mardi 15 janvier une conférence de presse s’inscrivant dans le cadre de la campagne des élections municipales et cantonales. La vice-présidente exécutive du Front National a fustigé les conclusions de la Commission présidée par le sarkozyste Jacques Attali, « héraut du mitterrandisme ». Commission Attali que la dirigeante frontiste a rebaptisé « commission Attila », en ce qu’elle dévoile « un plan précis et organisé de destruction programmée de la nation française ». Une commission regroupant grands patrons et chefs d’entreprises acquis au mondialisme ou des pseudopodes comme SOS Racisme et qui recycle les idées émises par un certain nombre d’organisations internationales – mais il est vrai que « M. Attali n’en est pas à son premier plagiat » a-t-elle noté –, soit « le désir de remplacer le peuple français sur trente ans ». Dans son livre, « L’avenir du travail » publié en 2007, a-t-elle rappelé, M. Attali prônait « pour sauver les retraites » « la venue de deux millions d’immigrés par an sur notre sol entre 2020 et 2040 » ; à terme, « du fait de l’élargissement des familles », « l’entrée sur notre sol de 93 millions d’immigrés ; « la France compterait alors 187 millions d’habitants, dont 68% d’immigrés de première ou de deuxième génération »… Or, à l’heure où M. Sarkozy dénonce « les hystériques de l’immigration zéro », le Président de la République entend lui aussi solutionner le problème des retraites en faisant appel à une vision « purement mathématique », « statistique », par un recours massif à l’immigration de peuplement, que les européistes au pouvoir n’entendent même pas faire venir de notre continent mais du monde entier.
« Le cynisme de Sarkozy »
Car au lieu d’agir pour améliorer la situation des familles par une politique volontariste, de relancer notre démographie – à l’heure où la moitié des Françaises indiquent qu’elle souhaiterait un enfant supplémentaire si leur situation financière le permettait – , où il s’agirait de prendre à bras le corps le problème de la formation professionnelle, d’encourager la mobilité pour redynamiser les régions sinistrées, de réserver un tiers des emplois du service public au plus de 45 ans issus du secteur privé – toutes mesures défendues par le Front National, le gouvernement fait exactement l’inverse a noté Marine Le Pen. Le tout sur fond de poursuite du regroupement familial – première filière d’immigration – et d’un nombre ridicule d’expulsions d’étrangers hors la loi. Or la relance de l’immigration économique vise à disposer d’une main d’œuvre à bas prix pour tirer les salaires à la baisse. Pendant ce temps, l’immigration clandestine est implicitement encouragée, créant l’appel d’air que l’on imagine, puisque le gouvernement a procédé à la régularisation des clandestins munis d’une promesse d’embauche ou d’un contrat de travail, au terme des circulaires Sarkozy-Hortefeux de décembre 2007. Et Marine Le Pen de pointer encore « le cynisme de Sarkozy » qui ose déclarer ne pas vouloir subir les très massives régularisations de clandestins, opérées ces dernières années par MM. Zapaterro et Berlusconi, respectivement en Espagne et en Italie !
Selon les vœux des « technocrates mondialistes »
Mais cette volonté de « transformer la France en un supermarché mondial », les citoyens en consommateurs déracinés et interchangeables selon les vœux des « technocrates mondialistes », se traduit aussi par l’activisme gouvernemental visant à la libération totale de la grande distribution. Notamment en rendant possible la revente à perte, la négociation des tarifs des fournisseurs, la multiplication des grandes surfaces, y compris dans les centres-villes ce qui achèvera de tuer le petit commerce ; une grande distribution déjà responsable de la disparition d’un million d’emplois ces dernières années. Bref une politique « d’apprenti sorcier », qui se révèle aussi avec la volonté également formulée par la commission Attali de supprimer les départements dont la mention disparaîtra des plaques d’immatriculation, afin de parachever le passage aux « länder » voulues par les européistes, départements qui participent pourtant de « l’identité des Français ». Tout cela s’inscrivant dans la politique de « détricotage de la France par le haut », selon la technique « du voleur chinois ». La vice-présidente exécutive du FN s’est arrêtée également sur les conclusions de la commission présidée par Simone Veil qui veut « mettre à bas l’égalité entre citoyens en inscrivant dans le préambule de notre Constitution la discrimination positive ». Bref « en finir « avec le temps où les hommes naissaient égaux en droit ». Cet objectif, qui « est une des grandes revendications des islamistes de tout poil », n’a pas entraîné la moindre réaction de nos grandes consciences républicaines… Tout aussi incroyablement, Mme Veil s’est prononcée en faveur de la révision des lois portant sur la bioéthique afin de permettre le clonage humain. Un vœu qu’elle avait déjà exprimé en cosignant un manifeste publié en 1997 dans Free Inquiry Magazine, déclaration qui considérait l’homme comme un animal parmi les autres et demandait à ce que l’intégrité de la recherche scientifique ne soit pas freinée.
« Une déclaration de guerre contre la France et les Français »
« Le Front National s’opposera de toutes ses forces à cette déclaration de guerre contre la France et les Français », « dès la pré-campagne pour les élections cantonales et pourquoi pas dans le cadre des élections municipales » d’autant que Nicolas Sarkozy a indiqué son souhait de « politiser » celles-ci. Le FN entend faire un sujet de campagne des agissements des mondialistes, de la politique immigrationniste de l’UMP, véritable « agression sociale » a précisé Marine Le Pen. Un tract imprimé à deux millions d’exemplaires reprenant le thème de l’affiche « L’immigration choisie fait baisser vos salaires » sera distribué dans le cadre des échéances de mars par les militants des fédérations du FN a indiqué la dirigeante frontiste qui a invité les Français à ne pas accorder leurs suffrages « aux complices, actifs où passifs », de cette politique antinationale. En réponse à la remarque d’un journaliste relevant que certaines voix se sont fait entendre à l’UMP pour s’élever contre les conclusions de la commission Attali, Marine Le Pen a noté que ces mêmes élus et/ou cadres de l’UMP n’ont pu dernièrement éviter « l’ouverture à gauche » à laquelle ils étaient pourtant opposés… Et de noter encore que sur le perron de l’Elysée, Nicolas Sarkozy, serrant la main de M. Attali, a déclaré qu’il entendait reprendre la quasi-totalité des propositions formulées par ce dernier…
Des chances réelles pour le FN à Hénin-Beaumont
Questionné sur la situation à Hénin-Beaumont où elle figurera en seconde position sur la liste municipale conduite par Steeve Briois, Marine Le Pen a fait part de son optimisme. Marie-Noëlle Lienemann n’a pas réussi à rassembler ses troupes et se seront près de trois listes de gauche qui seront en compétition au premier tour, celle du PS, des socialistes dissidents et de la LCR. Et si Mme Lieneman figure désormais en seconde position derrière le maire sortant Gérard Dalongeville, la vice-présidente exécutive du FN a rappelé que cette dernière fustigeait il y a peu encore M. Dalongeville pour son incompétence, notamment dans sa gestion des deniers publics, déclarant qu’il ne devait pas avoir les mains sur les finances de la ville ! Au vu d’une possible triangulaire, voire quadrangulaire au second tour, et des résultats des législatives – 45% pour le FN au second tour dans la circonscription d’Hénin-Beaumont – le Front National a des chances réelles de remporter la mairie.