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A vau-l’eau

Sans surprise, la très grande majorité des députés et sénateurs de l’UMPS et du centre réunis lundi en Congrès à Versailles a voté la révision de notre Constitution, préalable nécessaire à la ratification du traité européen de Lisbonne. Dans une lettre adressée aux parlementaires, le Bureau Politique du FN a noté lundi que ces derniers « (portent) devant l’Histoire et devant les Français, une immense responsabilité : celle de faire respecter le suffrage universel et populaire, et de rendre au peuple de France le droit de décider lui-même de son destin. Ou bien celle de mettre fin à quinze siècles d’une indépendance nationale si chèrement acquise et défendue par les sacrifices des générations qui nous ont précédés ». Si les tartuffes du PS, du moins 143 d’entre eux, n’ont pas pris part au vote pour protester contre l’absence de référendum – 121 socialistes ont voté non, 32 oui – « le FN a souligné que l’abstention politicienne comme le ralliement aux ordres de l’Elysée ne constituent en l’espèce que deux manières différentes de trahir la France, dont ce traité signe la disparition comme nation souveraine, et les Français, dont la volonté est méprisée ». 560 parlementaires ont finalement voté pour la révision et 181 contre, soit largement plus que la majorité requise des 3/5èmes. Les patriotes n’ont pas manqué de s’indigner également du silence étourdissant du MPF autour de l’adoption de cette nouvelle mouture de la Constitution européiste. Silence qui s’explique par les accords électoraux conclus avec les sarkozystes visant à assurer quelques miettes à « l’aile droite du trimaran UMP » voire, dit la rumeur, à donner un strapontin gouvernemental à M. de Villiers.

Pas très clair…

La défaite du député UMP Jean-Pierre Gorges, battu dimanche par son adversaire socialiste à la législative partielle de Chartres (Eure-et-Loir) a accentué les craintes des sarkozystes qui redoutent une déculottée électorale en mars. On s’en souvient, Nicolas Sarkozy avait claironné à la fin de l’année son souhait de politiser les élections, puis avait déclaré exactement l’inverse il y a quelques semaines avec l’arrivée des premiers mauvais sondages… avant finalement de décider qu’il ne ferait campagne qu’un jour sur deux. Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, le plus proche collaborateur de Sarkozy, déclarait pour sa part le 12 janvier que celui-ci allait « rester dans le rôle qui est le sien » de Président de la République et n’irait « pas faire campagne pour tel ou tel maire ». Signe du désarroi sur la stratégie à suivre, Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, a achevé de brouiller les cartes en déclarant lundi sur le site du Figaro que cette baisse de la popularité du chef de l’Etat était une « raison de plus » de politiser les municipales. Il a souhaité que soit mis en avant le bilan de la majorité, M. Devedjian le jugeant apparemment positif…

L’UMP entre la veste et la mauvaise tenue

Pour expliquer cette défaite de l’UMP à Chartres, le vice-président de l’UMP Jean-Pierre Raffarin a estimé lundi qu’elle était due à la médiatisation des conclusions de la commission présidée par Jacques Attali. Une analyse vertement désapprouvée par le porte-parole du parti sarkozyste, Nadine Morano qui a vu dans cette victoire du PS le résultat d’une « campagne locale ». « Le rapport Attali a inquiété les Français, a déclaré M. Raffarin, il faut dire clairement que nous n’appliquerons pas grand nombre des mesures proposées ». L’ex-Premier Ministre a pris cependant bien soin de ne pas remettre en cause, notamment, les délires immigrationnistes de M. Attali, lesquels ont reçu l’aval de Nicolas Sarkozy. Mme Morano, décidemment bien à la peine, a également fustigé la déclaration du Président du Conseil Constitutionnel Jean-Louis Debré. La veille de la publication du sondage relevant que 76% des Français désapprouvaient l’étalage de sa vie privée par Nicolas Sarkozy – voir notre précédente édition – M. Debré a en effet affirmé à ce sujet dimanche sur Radio J que le Président bling-bling devait « faire attention à ne pas désacraliser les fonctions officielles » et qu’il y avait « une certaine tenue à avoir »…

Assez de vous faire plumer ? Votez FN !

« Le Front National va tenter de montrer aux municipales et cantonales qu’il a enrayé sa descente aux enfers électorale après « l’année horrible » de 2007 » rapportait mardi une dépêche de l’AFP, citant notamment Martial Bild, directeur de campagne du FN pour les élections municipales. Devant les difficultés d’un scrutin où le FN part avec un lourd handicap face aux réseaux et au clientélisme des candidats des partis de l’Etablissement, il n’a pas occulté les difficultés : « Cela ne va pas être magique mais nous voulons faire passer aux électeurs le message suivant : on est là, et le jour où vous aurez besoin de nous on sera là ». Martial Bild a précisé que les difficultés financières obligeaient l’Opposition nationale à être moins présente dans les grandes villes, mais que le FN devrait présenter entre 150 et 200 listes, soit « sensiblement le même nombre qu’en 2001 ». La dépêche d’agence annonce également le nouveau tract du FN qui va être massivement distribué dans toute la France dans l’optique des cantonales, déclinant le visuel de l’affiche de campagne, un coq gaulois perdant son plumage. « Pouvoir d’achat, immigration, identité, Sarkozy vous a trahis », explique ce tract et cette affiche qui s’adressent comme on l’aura compris « aux électeurs qui en ont assez de se faire plumer ».

Fraternelle…avec l’argent des autres

Un Front National qui reste un gardien vigilant de l’intérêt des Français et qui ne manque pas de dénoncer les dérives de l’Etablissement. Ainsi, le FN de Loire-Atlantique a été le seul à médiatiser lundi « l’attribution, par la majorité socialiste du conseil municipal de Nantes, ville dirigée par Jean-Marc Ayrault, d’une subvention de 400 000 euros à l’Association fraternelle d’étude sociale ». « Cette association », comme l’affirme le Secrétaire départemental FN Louis-Armand de Béjarry, « n’est que le paravent de la franc-maçonnerie locale, c’est à dire d’un mouvement ésotérico-politico-mafieux dont la large influence dans les cercles dirigeants, couplée à l’opacité et au culte du secret, sont en contradiction avec les règles normales d’usage des fonds publics. Pour le FN, cette subvention aurait dû avoir des contreparties en termes de transparence dans le fonctionnement et les buts réels de la franc-maçonnerie nantaise, ce que la mairie n’a évidemment pas exigé et justifie que les Nantais soucieux de démocratie et de la bonne gestion des deniers publics s’y opposent. A l’heure où les Français s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat et où M. Ayrault en fait des tonnes à Paris sur ce sujet, le FN 44 estime en outre qu’il y avait bien mieux à faire avec 2,5 millions de nos anciens francs », a-t-il conclu.

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