Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

« Les caisses sont vides »… pas pour les sarkozystes

Nicolas Sarkozy l’avait avoué lors de ses vœux à la presse le 8 janvier dernier, faisant écho au propos de son Premier ministre sur une France en état de faillite : « qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide les caisses qui sont déjà vides ? » avait lancé le futur mari de Carla Bruni, Rolex au poignet. Et le Ministre du Budget, Eric Woerth, d’enfoncer le clou, comme le relevait le quotidien L’Humanité (édition du 3 février) rapportant ses propos : « les caisses ne sont pas vides, elles sont en déficit de 38 milliards ». Ce qui n’empêche pas le sarkozyste Christian Estrosi, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer et candidat à Nice, d’avoir loué le 23 janvier à la société Dassault un jet privé pour se rendre à Washington (coût de la facture 138 000 euros), plutôt que d’utiliser un vol régulier Air France comme cela était prévu. Le Canard Enchaîné qui a révélé ce scandale sur lequel la presse a été d’une rare discrétion, explique les raisons de cette dépense somptuaire à la charge des cochons de Français. M. Estrosi souhaitait à tout prix assister à une petite sauterie privée à l’Elysée autour du Président de la République, dont il venait d’apprendre l’existence, événement d’une toute autre importance que ce déplacement dans la capitale américaine, prévu de longue date, où il devait plaider lors d’une réunion internationale pour l’inscription au patrimoine de l’Unesco du récif corallien de Nouvelle-Calédonie. Marine Le Pen s’est indignée de « ce mépris affiché du gouvernement Sarkozy, totalement inadmissible, pour l’argent durement gagné des contribuables dont la situation s’aggrave de jour en jour. Les excuses de Monsieur Estrosi expliquant qu’il ne l’aurait pas fait s’il avait connu le montant du devis sont une démonstration supplémentaire que ces ministres vivent hors de la réalité de ceux qu’ils prétendent diriger (…). Monsieur Estrosi se grandirait en démissionnant de son poste dont sa récente « bavure » ne le rend plus digne ».

De qui se moque-t-il ?

Mais cela n’empêche pas Sarkozy, l’homme qui s’augmente de 180%, de reprendre la rengaine sociale-patriotique qui avait si bien trompé le bon peuple pendant la campagne présidentielle. Lors de son déplacement lundi à la rencontre des salariés de l’usine Arcelor-Mittal de Gandrange (Moselle), où 595 emplois sont menacés sur les 1108 du site, il s’est livré à une charge, particulièrement indigne dans sa bouche, contre « le capitalisme financier ». Plus fort encore, il a déclaré que « l’Etat était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires » – en puisant dans les caisses vides ? – pour maintenir en activité cette aciérie, qui a dégagé 8 milliards de bénéfices l’année dernière. Un mensonge particulièrement éhonté à l’heure où les parlementaires ont voté le traité de Lisbonne, car Sarkozy le voudrait-il vraiment, l’Europe Bruxelloise à laquelle les différents gouvernements UMPS ont livré notre pays pieds et poings liés, y mettrait son veto. Ce qu’a implicitement rappelé le Ministre de l’Economie, Christine Lagarde, qui n’a pas hésité à contredire Nicolas Sarkozy en affirmant mardi que le chef de l’Etat ne s’apprêtait pas, selon elle, à « subventionner » Arcelor-Mittal… Dans un communiqué publié mardi, Françoise Grolet, conseiller régional FN de Lorraine, à dénoncé les promesses sarkozystes, « un nouveau coup d’esbroufe pour anesthésier l’inquiétude des salariés lorrains ». Candidate aux cantonales, Françoise Grolet a appelé les employés de Mittal-Gandrange et leurs familles à rejoindre le Front National qui a toujours dénoncé « les ravages de l’euromondialisme » et défendu « les intérêts des travailleurs français, qui sont ceux de la France ».

Sarkozy rejoint Raffarin…

Après l’enquête LH2 publiée par Libération lundi et dont nous nous faisions l’écho le même jour, selon laquelle 55% des Français avaient une opinion négative sur Nicolas Sarkozy, soit une chute de 13 points en un mois,
c’est au tour du baromètre Ifop/Paris Match rendu public mardi, d’indiquer que seulement 46% des Français approuvent l’action du chef de l’Etat – en baisse de 7 points en un mois, et de 17 points en 4 mois. Selon ce même institut, ce sont désormais 53% des Français qui désapprouvent l’action de M. Sarkozy. L’AFP rapporte les propos de Frédéric Dabi, directeur du département Opinion publique à l’Ifop, qui relève que Nicolas Sarkozy atteint la « cote d’alerte » avec 31% des sondés qui n’approuvent « pas du tout » son action : « C’était par exemple le niveau de Jean-Pierre Raffarin après la canicule » de 2003, analyse-t-il. Toujours selon l’Ifop, c’est sur la politique sociale que M. Sarkozy recueille le plus faible taux de satisfaction (42%). Et selon le même institut, mais dans le cadre d’une enquête réalisée pour le JDD et publiée mardi, 31% de nos compatriotes estiment que leur image de Nicolas Sarkozy « s’est détériorée » après son mariage avec Carla Bruni, soit 20 points de plus qu’à la même question lors d’un précédent sondage effectué après l’annonce de sa liaison avec cette chanteuse de variétés.

Le désamour

Le quotidien Le Monde dans son édition en date du 7 févier consacre un long article au fait que « le désamour » enregistré par les instituts de sondage chez les Français à l’égard de Nicolas Sarkozy frappe de plein fouet les sympathisants du Front National qui s’étaient laissés séduire. Entre mai 2007 – arrivée à l’Elysée de M. Sarkozy – et janvier 2008, sa cote de confiance auprès de cette catégorie d’électeurs est passée de 88 % à 43 % pour l’Ifop et de 86 % à 48 % pour la Sofres. « L’état de grâce s’est dégradé dès l’été 2007 », explique Jérôme Fourquet, directeur des études à l’Ifop, Sarkozy s’est banalisé. Avec son côté bling-bling et ostentatoire, il a montré qu’il était du côté de l’establishment et n’était pas le tribun populiste et populaire qu’ils souhaitaient », continue-t-il, en soulignant que le rapport Attali, qui propose de relancer l’immigration de travail, n’a pu qu’indisposer cet électorat ». Au nombre des récriminations de l’électorat frontiste, telles qu’elles ont été recueillies par les sondeurs figurent principalement tout ce qui touche au coût de la vie, les salaires qui stagnent ou encore « l’entrée de la Turquie dans l’Europe ». Dans son article, Christiane Chombeau donne également la parole à Carl Lang membre du bureau politique du FN qui souligne cependant que « la déception (de l’électorat FN) est encore trop fraîche pour se concrétiser par un transfert de l’électorat de Nicolas Sarkozy vers la gauche ou le FN ». Marine Le Pen estime pareillement que « nous risquons plutôt de voir une augmentation de l’abstention. Il faut que l’on aille vers les électeurs qui ont voté Jean-Marie Le Pen au premier tour de la présidentielle et qui ne se sont pas déplacés pour les législatives soit plus de 2 millions de personnes ». « Il n’y a pas d’effet automatique entre la déception ressentie par nos sympathisants et leur retour à un vote frontiste ». Il faut que le FN soit « suffisamment attractif pour que les municipales soient la première marche vers son redressement ».

Quitter la version mobile