Nous avons voté contre ce rapport qui dicte aux États le contenu de leurs politiques économiques et sociales pour les trois années à venir.
C’est l’occasion de rappeler ici à quel point, au delà de la monnaie unique et des diktats qu’ils imposent aux États, c’est désormais à Bruxelles que tout, absolument tout, se détermine. Il ne s’agit pas simplement de fixer aux États des objectifs (réduire la dette ou les déficits publics, lutter contre le chômage, renouer avec la croissance…), mais de leur expliquer dans le détail comment faire, par quels moyens, avec quels instruments.
Le problème, c’est que ces orientations sont les mêmes depuis 15 ans: flexibilité du travail, immigration pour renouveler les populations et fournir une main d’œuvre bon marché, dérégulation des services publics, modération salariale, politiques budgétaires malthusiennes, libéralisation du commerce extérieur, concurrence… La panoplie est connue et ses résultats aussi: chômage, baisse du pouvoir d’achat et accroissement de la pauvreté, désindustrialisation, désintégration sociale… Il serait temps de s’interroger: est-ce parce que les États ne se plient pas assez aux ordres que les choses vont mal, ou au contraire parce qu’ils s’y plient trop et que ces ordres ne sont pas les bons? Pour nous, sans aucun doute, c’est la deuxième explication qui est la bonne.