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Dans l’escarcelle de l’aile gauche du Système

Le second tour des élections municipales et cantonales a confirmé, voire amplifié le coup de barre en direction de l’aile gauche des partis de l’Etablissement. Toulouse, Strasbourg, Caen, Reims, Metz, Amiens ou Blois, sont tombées dans l’escarcelle du PS, François Bayrou a été battu à Pau et Marseille échappe d’un cheveu au socialiste Jean-Noël Guerini. Victoires également du PS à Paris, Lyon, Lille, Brest, Belfort, Charleville, Nantes, Besançon, Dijon et Limoges. La droite mondialiste perd également Mende, Valence, Thionville, Millau, Brive, Asnières, Narbonne, Saint-Etienne, Evreux, Quimper, Argenteuil, la Seyne-sur-Mer, Roanne ou encore Rouen qui a basculé dès le premier tour. La gauche est désormais à la tête de 183 villes de plus de 30 000 habitants (soit un gain net de 38 villes par rapport à 2001) contre 124 à la droite. Le parti communiste mord la poussière dans deux de ses villes symboles, à Calais face à l’UMP, à Aubervilliers face au PS et surtout à Montreuil (Seine-Saint-Denis) où Jean-Pierre Brard est nettement battu par l’écolo-gauchiste Dominique Voynet (Verts) qui a déployé (encore) plus de xénomanie que son concurrent communiste… Un certain nombre de ministres ont été battus : Xavier Darcos (Education) à Périgueux, Rama Yade (Droits de l’Homme) à Colombes, Christine Albanel (Culture) et Christine Lagarde (Economie) dans les 4ème et 12ème arrondissements de Paris. Ce second tour des cantonales a aussi enregistré cette poussée de la gauche. Déjà hégémonique dans les conseils régionaux, elle rafle 8 nouveaux conseils généraux qui viennent s’ajouter aux 51 (sur 101) qu’elle détenait déjà : l’Allier, la Corrèze, le Lot-et-Garonne, la Côte- d’Or, la Somme, l’Indre-et-Loire, le Val d’Oise et les Deux-Sèvres, tandis que le PS enlève au PC le département de Seine-Saint-Denis.

Une abstention record, un FN qui remonte la pente

Alors que le gouvernement UMP a tenté de minimiser le camouflet en parlant de rééquilibrage, que les ténors de gauche criaient victoire, chacun se félicitant de l’effacement du FN, la réalité une nouvelle fois, est ailleurs. Il s’agit de noter que les dirigeants du FN avaient déclaré avant même le 1er tour qu’il était à prévoir que le retour au bercail de la plus grande partie des électeurs frontistes déçus et trompés par le sarkozysme, n’interviendrait qu’après un passage dans l’abstention. Or, ces élections municipales et cantonales ont été marquées par une abstention record depuis 1959 de plus 38% dans les communes de plus de 3.500 habitants. Invité des plateaux de télévision dimanche soir, Jean-Marie Le Pen a noté que « le peuple s’écarte de plus en plus des institutions politiques et des partis qui le représentent. Depuis 50 ans, c’est la première fois que l’on a un si mauvais chiffre de participation. La classe politique vient de recevoir une claque magistrale ». Questionné sur les résultats engrangés par les candidats patriotes à ces élections, le Président du FN a souligné de prime abord cette évidence, à savoir qu’« on sait très bien que les élections locales ne sont pas le terrain de prédilection du Front National ». « Je tire une partie de mon optimisme des élections cantonales » a-t-il poursuivit. « Ce sont des élections beaucoup plus politiques », qui ont vu le FN obtenir « 8,1% des suffrages en moyenne dans les 1.020 cantons où il était présent ». « Contrairement à ce qu’annoncent certains, le Front national n’a pas disparu, au contraire, on va en entendre parler dans toutes les élections prochaines. Un certain nombre de candidats de droite doivent se mordre les doigts que le FN ait laissé ses électeurs à la maison ! », a-t-il ajouté.

Des élus FN au second tour

Dans le contexte difficile du second tour, où les candidats frontistes encore en lice pour les municipales et cantonales ne partaient pas favoris, les représentants du Mouvement national ont réussi leur entrée dans les Conseils municipaux. 23 nouveaux élus qui s’ajoutent aux 40 du premier tour. A Romans sur-Isère, la liste Pinet ( 6,56% ) obtient un élu, à Harnes (Pas-de-Calais) la liste Kleinpetter (6,13%) décroche également un élu, tout comme la liste Bassot (7,65%) à Carpentras (Vaucluse), Joly (8,15%) à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Ravier (8,03%) dans le 7ème secteur de Marseille (un conseiller d’arrondissement), Touchagues (8,97%) à Vernon (Eure), Guiniot (9,17%) à Noyon (Oise). A Perpignan (Pyrénées-Orientales), la liste Aliot (10,42%) recueille deux élus, tout comme la liste Briffaut (12,61%) à Villers-Cotterêts (Aisne). A Mulhouse (Haut-Rhin) la liste Binder progresse de trois points (14,27%) et obtient quatre élus. A Cluses (Haute-Savoie), la liste Martin (20,45%) place trois élus au conseil municipal. A Hénin-Beaumont enfin, le ticket Steeve Briois-Marine Le Pen consolide son résultat du premier tour (28,83%), augmente de près de 10 points le score obtenu par Steeve Briois en 2001 et décroche 5 élus. Comme la Vice-présidente exécutive du FN a eu l’occasion de le déclarer dimanche soir, le maire sortant Gérard Dalongeville « a usé d’une politique de clientélisme qui fonctionne très bien dans un contexte difficile pour le FN, et compte tenu de la forte poussée de la gauche, je considère que nous améliorons un petit peu notre score. Nous ne nous considérons pas comme battus » a-t-elle ajouté, « le socle du FN est important, sérieux et fidèle ». « Un jour ou l’autre, nous serons le phare parce que nous n’avons jamais varié et que nous ne sommes pas à vendre ». « Ça a été une immense joie de perdre cette campagne avec vous, nous avons fait un travail remarquable », a-t-elle ajouté en s’adressant aux militants.

Malgré le poids des notables…

Aux élections cantonales, élections plus politiques, comme l’a relevé Jean-Marie Le Pen, les résultats obtenus par les candidats du FN au second tour ont confirmé ce net regain de forme pour l’opposition nationale malgré le poids des notables UMPS. Dans le Gard, dans canton de La Vistrenque, Evelyne Ruty recueille 16,97% (16,70% au premier tour) et Yvan Corbière 17,54% (19,46% au premier tour) dans celui Marguerite. Dans le canton de Grandvilliers dans l’Oise, Michel Quignon recueille 15,08% (16,25% au premier tour) ; dans la cantonale d’Hénin-Beaumont Brigitte Descamps améliore son score du 9 mars (16,79% au premier tour) avec 17,68%. Tout comme Claude Thiébaut dans le canton de Lure-Sud en Haute-Saône, qui se hisse devant le candidat de l’UMP avec 18,94% des voix (15,11% au premier tour). Dans le canton de Bray-sur-Seine en Seine-et-Marne, Frédéric Laurent tire son épingle du jeu face à des politiciens très implantés avec 11,52% (15,62% au premier tour), à l’instar de Jean-Michel Léveillé dans le canton de Romilly-sur-Seine dans l’Aube qui totalise 12,61% des suffrages (15,67% au premier tour). Seule en lice face à un notable PS, Marie-Claude Aucouturier progresse très significativement en récoltant 24,80% des suffrages dans le canton de Marseille-Saint-Mauront (17,23% au premier tour).
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