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Que du vieux…

Quelques heures après la défaite enregistrée aux élections municipales et cantonales, Nicolas Sarkozy a procédé au « traditionnel » remaniement ministériel. Douze ministres voient leurs attributions modifiées ou élargies et six nouveaux secrétaires d’Etat ont été nommés. Luc Chatel devient le nouveau porte-parole du gouvernement ; le député Alain Joyandet, secrétaire national de l’UMP chargé des fédérations, a été nommé mardi secrétaire d’Etat à la Coopération et la Francophonie ; Laurent Wauquiez devient secrétaire d’Etat à l’Emploi. Alain Marleix, spécialiste des questions électorales à l’UMP, passe des Anciens combattants au secrétariat d’Etat à l’Intérieur et aux collectivités territoriales. Il est remplacé aux « anciens combattants » par le socialo-sarkozyste Jean-Marie Bockel. Le rocardien Christian Blanc, ancien Président de la RATP et ex-PDG d’Air France, devient secrétaire d’Etat chargé du développement de la « Région Capitale ». La très anti-frontiste Anne-Marie Idrac, à la tête de la SNCF jusqu’en février dernier, est nommée secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. Jean-Marie Le Pen avait demandé la démission de Mme Idrac de la direction de la SNCF en octobre 2006 lorsque le constructeur ferroviaire canadien Bombardier avait décroché le contrat de 2,7 milliards d’euros visant à fournir 172 rames pour remplacer les trains vétustes de la banlieue parisienne. Le Président du FN relevait alors « la trahison » de l’Etat UMP « qui jette un injuste discrédit sur la production nationale » et qui cède « aux principes de l’ultralibéralisme mondial qui considère la France comme un simple espace économique dans un ensemble mondialisé » (FDA Quotidien du 26/10/2006). Le sénateur-maire de Toulon, Hubert Falco, est lui nommé secrétaire d’Etat à l’aménagement du territoire. M. Falco était secrétaire d’Etat aux personnes âgées à l’été 2003 lors du drame de la canicule, dont le bilan meurtrier avait été largement dû, comme le notait alors Jean-Marie Le Pen, à l’« imprévoyance, à l’aveuglement, à l’impuissance et à l’irresponsabilité » de nos dirigeants. Le Président du FN relevait alors que ni M. Falco, ni son ministre de tutelle « n’avaient eu alors le simple réflexe de démissionner ». Tout deux porte-parole de l’UMP, Yves Jégo et Nadine Morano, font aussi leur entrée au gouvernement. M. Jégo, connu pour son immigrationnisme échevelé, favorable au droit de vote des immigrés, remplace à l’Outre-mer Christian Estrosi. Mme Morano s’occupera de la famille, poste inexistant jusqu’alors. Ce qui ne doit pas faire plaisir à sa collègue Fadela Amara, dont Nadine Morano avait pointé la « vulgarité », Mme Amara l’affublant en retour du délicat surnom de « Castafiore » (FDA Quotidien du 07/12/2007). Au-delà, notons que Nicolas Sarkozy a pris bien soin d’adresser à travers cette nomination un clin d’œil à l’intelligentsia « progressiste » puisque Nadine Morano s’est prononcée sans ambages – comme Roselyne Bachelot notamment – en faveur de l’adoption d’enfants par les couples homos (FDA Quotidien du 22/06/2006). Sacrée rupture encore une fois…

Où y a de la gêne…

Claude Garcia, président d’un bureau de vote à Perpignan, frère de Manuel Garcia, colistier du maire sortant, le sarkozyste Jean-Paul Alduy, a été surpris dimanche avec des bulletins dans ses poches et ses chaussettes.
Le procureur, Jean-Pierre Dreno a demandé la mise en examen, pour « fraude électorale », de Claude Garcia. Ce dernier a affirmé qu’il entendait « refaire l’appoint après avoir constaté une erreur de comptage dans le nombre des bulletins déposés dans l’urne » (sic). Explications jugées peu convaincantes par le procureur. A la suite de cet incident, la candidate de gauche a dénoncé « le système mafieux de Jean-Paul Alduy », et affirmé qu’il s’agissait d’une fraude généralisée. Mardi soir, une manifestation de militants socialistes et communistes agitant des chaussettes a été organisée pour réclamer « la démission » du maire. La liste FN conduite par Louis Aliot présente dans la triangulaire du second tour avait décroché deux élus avec près de 10,50%. Le secrétaire général du FN réagissant à cette affaire, a rappelé qu’il n’a « jamais cessé de dire durant la campagne que le climat social, politique et électoral était particulièrement malsain dans une ville et un département qui ont poussé jusqu’à l’extrême limite la logique du clientélisme et du communautarisme (…). Mais la gauche a tort d’agiter « la chaussette » de la honte, surtout en compagnie d’alliés communistes, qui historiquement sont les grands spécialistes de la fraude électorale. Elle n’est pas crédible sur le sujet et son discours sonne creux. Le Front National dénonce évidemment cette fraude mais condamne tout aussi fermement la tromperie électoraliste des politiciens de gauche et du centre qui, ne s’entendant sur rien avant le premier tour, ont scellé une alliance « de circonstance » pour partager des places et des prébendes au second tour. D’un côté comme de l’autre, ce sont les valeurs de la démocratie qui sont bafouées et les citoyens que l’on prend toujours pour des imbéciles ». « On a les élus que l’on mérite » a relevé Louis Aliot qui a annoncé qu’il était également susceptible de déposer un recours contre cette élection, la fraude ayant pu priver le FN d’un élu supplémentaire à Perpignan. De son côté le frontiste Steeve Briois à Hénin-Beaumont a annoncé sur son blog qu’il préparait un recours contre le maire socialiste Gérard Dalongeville « qui a détourné dans des limites impensables les moyens de la commune au profit de sa campagne personnelle. Je ne demande pas l’annulation des élections compte-tenu de l’écart de voix. Je demande l’inéligibilité du maire compte-tenu des graves violations de la loi » a-t-il précisé.

L’autre face d’une même médaille

Olivier Besancenot est un des chouchous de la presse pipole qui, tel le magazine Gala, ne tarit pas d’éloge sur le petit protégé d’Alain Krivine, et dont l’épouse Stéphanie Chevrier, connue du tout Paris médiatique, occupe un poste clé au sein de la direction des éditions Flammarion (FDA Quotidien du 13/02/2008). Le porte-parole de la LCR, au talent d’expression indéniable, est ce qu’il est convenu d’appeler un « bon client » ; il est surtout un allié de revers du Système en ce qu’il stérilise une partie de la révolte contre les ravages de l’ultra-libéralisme. Besancenot, qui appelle de ses vœux la création prochaine d’un « Parti anticapitaliste » pour étendre l’influence de la IVème Internationale, partage au fond la même philosophie qu’un certain patronat mondialiste. A savoir l’avènement d’un monde ayant fait table rase des identités et des souverainetés nationales, d’un monde sans frontières, peuplés de citoyens interchangeables et largement ouvert aux flux migratoires. Michel Drucker vient de confier à un journal télévisé que M. Besancenot sera l’invité de son (éprouvante et longue) émission « Vivement dimanche » au mois de mai. Invitation émanant d’un homme qui a toujours refusé d’accueillir Jean-Marie Le Pen, au nom paraît-il des valeurs démocratiques qui sont les siennes, craignant sûrement que le Président du FN y apparaisse par trop sympathique, sous son vrai visage…

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